Le temps du recueillement aura été de courte durée. Devant la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre, des heurts ont rapidement éclaté, jeudi 29 juin, à l’arrivée de la marche blanche organisée pour rendre hommage à Nahel M., ce jeune de 17 ans mort à la suite d’un contrôle routier et d’un refus d’obtempérer.
Après un premier épisode de tensions rapidement désamorcé au sein même du cortège, les forces de l’ordre ont commencé à disperser, avec des gaz lacrymogènes, les quelque six mille personnes qui affluaient vers la place Nelson-Mandela, où la voiture de Nahel M. s’est écrasée, mardi 27 juin. Des petits groupes de participants vêtus de noir ont immédiatement répliqué en envoyant vers les forces de l’ordre des mortiers d’artifice et des projectiles.
La tension est encore montée d’un cran lorsque des feux de poubelles ont été allumés, des voitures incendiées et des vitrines de magasins et de banques défoncées. Après deux nuits déjà tendues, les heurts qui ont marqué la fin de journée à Nanterre semblaient annoncer le début d’une longue soirée. « Ce soir, ça va être la bagarre », lâchait un participant en observant les vitres d’un Monoprix voler en éclats.
La marche blanche, partie de la cité Pablo-Picasso, où vit la mère de Nahel M., avait pourtant débuté sans heurts. Des médiateurs de la ville, en tee-shirt rouge, étaient présents tout au long du défilé. Les organisateurs, de leur côté, avaient d’emblée donné comme consigne aux manifestants de « rester calmes ». La foule, dense et hétéroclite, comptait des élus locaux et nationaux, des associatifs, des étudiants et des militants d’extrême gauche. Parmi eux, les députés La France insoumise (LFI) Mathilde Panot et Eric Coquerel, la députée Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Marine Tondelier, ou encore la militante antiraciste Assa Traoré .
Mais c’est d’abord l’émotion de tout un quartier qui s’est exprimée cet après-midi. « Le petit jeune, je le connaissais, c’était pas un violent. Sa mort nous a tellement attristés », confie Sabrina (elle n’a pas souhaité donner son nom), 50 ans, agente des écoles. Plusieurs adolescents présents dans le cortège tenaient dans leurs mains des fleurs blanches et réclamaient « justice pour Nahel ».
Après l’émotion, la colère. « Pourquoi Palmade est dehors en boîte de nuit pendant que nous on a un petit qui s’est fait tuer ? », s’emporte un homme dans la foule. Un autre embraye : « Macron, il est où ? Il est à Marseille ! Qu’il vienne ! » Un autre encore : « Ici, c’est pas les petits qui braquent la police, c’est la police qui braque les petits ! C’est quoi ce délire ? »
Mots-clés: préfecture des Hauts-de-Seine, Nanterre, marche blanche, hommage, Nahel M., contrôle routier, refus d’obtempérer, heurts, forces de l’ordre, gaz lacrymogènes, place Nelson-Mandela, voiture, feux de poubelles, vitrines défoncées, Monoprix, cité Pablo-Picasso, médiateurs, manifestants, rester calmes, élus locaux et nationaux, associatifs, étudiants, militants d’extrême gauche, Mathilde Panot, Eric Coquerel, Marine Tondelier, Assa Traoré, émotion, quartier, justice, colère, Palmade, boîte de nuit, police, délire.