jeudi 10 avril 2025

Un Libanais urine sur la tombe d’Hafez Al-Assad en Syrie !

Le mausolée d’Hafez Al-Assad, situé à Qardaha près de Lattaquié, en Syrie, a récemment été le théâtre d’un acte symbolique fort. Mohammed, un Libanais de 32 ans, s’y est rendu le 17 décembre 2024, pour exprimer sa colère envers un régime qui a marqué son pays de manière profonde et douloureuse. Cet événement soulève des réflexions sur l’héritage du pouvoir des Al-Assad et les douleurs qu’il a infligées à des générations entières.

Le 17 décembre 2024, la Syrie a une fois de plus été confrontée à son histoire tumultueuse. À Qardaha, le mausolée de Hafez Al-Assad, ancien président et figure emblématique du régime syrien de 1971 à 2000, a été visité par un jeune Libanais, Mohammed. Ce dernier, après avoir parcouru plusieurs heures depuis Tripoli, a choisi d’uriner sur la tombe du patriarche, symbolisant un acte de défi et de mémoire face aux atrocités qu’il associe à ce régime. Les souvenirs des violences passées hantent encore les esprits de ceux que le régime a touchés, y compris Mohammed qui a déclaré : « Je n’étais pas né, mais j’ai grandi dans la haine de ce régime ».

Un Acte de Protestation Chargé d’Histoire

Avec ce geste provocateur, Mohammed illustre le ressentiment accumulé par des générations face à l’oppression subie. Son ami d’Hama, Imad, partage également ce sentiment, reliant l’héritage sanglant d’Hafez à celui de son fils Bachar, qui a poursuivi la répression des voix dissidentes. « La rivière de sang commence avec Hafez Al-Assad et se termine avec Bachar Al-Assad », déclare-t-il, rappelant le massacre des Frères musulmans à Hama en 1982, une tragédie qui a causé des milliers de morts et marqué à jamais la mémoire collective syrienne.

Les Échos du Passé et de l’Immédiat

À Qardaha, la ville natale du clan honni, les traces du pouvoir déchu deviennent plus visibles. Les imposants palais, surplombant des paysages d’oliviers, sont désormais abandonnés, pillés et délaissés. La chute du régime, le 8 décembre, a entraîné la fuite des membres du clan Al-Assad, laissant derrière eux la communauté alaouite dans une situation précaire. Cette communauté, souvent considérée comme complice du régime, doit faire face à l’ire et à la méfiance du reste du pays.

Un Symbolisme Fort

Le fait que ce mausolée, autrefois symbole de pouvoir, soit maintenant la scène d’un acte de défi montre l’opinion changeante des Syriens. Les actes de Mohamed ne sont pas seulement une réaction personnelle ; ils incarnent un rejet collectif des dynasties politiques qui ont opprimé et torturé le peuple. Les roses en plastique qui ornaient la tombe rappellent la superficialité du souvenir dans le cadre d’une histoire marquée par la tragédie. Le monument a vu défiler des générations, mais aujourd’hui, il devient un point focal de contestation.

Perceptions contrastées

Le ressenti face à Hafez Al-Assad et à son héritage est complexe. Les partisans de son régime verront en lui un bâtisseur de l’État, tandis que d’autres ne retiennent que les atrocités et les viols des droits humains. Mohammed, comme beaucoup de ses pairs, choisit de ne se souvenir que de la douleur infligée par des décisions politiques. Cette division témoigne de l’impact profond que le passé a sur la société syrienne actuelle.

Alors que le pays se redresse lentement des décombres d’un long conflit, ces réactions et ces ressentiments rappellent que l’histoire ne se laisse jamais complètement enterrer. Les cicatrices du passé restent vives, et les mémoires collectives sont difficiles à réconcilier. Ce événement, loin d’être isolé, résonne comme un cri de désespoir pour une nation qui aspire à la paix et à la réconciliation.

Mots-clés: Hafez Al-Assad, Syrie, mausolée, mémoire collective, régime, contestation, Qardaha, Tripoli, héritage historique.

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