Le 20 septembre 2024, la situation sécuritaire au sud du Liban a pris une tournure préoccupante pour les militaires français de la Finul. Bien que le calme semblait régner autour de la base de Deir Kifa, les autorités de la force onusienne ont décidé d’annuler les patrouilles prévues en raison d’une intensification des tensions. Cette décision survient après des bombardements intensifs dans la région, témoignant d’un contexte d’insécurité croissant. Le contingent français, composé de 600 hommes, doit maintenant opérer avec prudence dans une zone où la menace pèse lourdement.
La base de Deir Kifa, où sont déployés les soldats français, est située à proximité de la frontière israélienne. Juste avant l’annulation des patrouilles, le lieutenant Guillaume a fait état d’une routine généralement stable, malgré quelques interruptions dues à des tensions sporadiques. Cependant, l’escalade récente des combats, notamment l’assassinat d’un haut responsable du Hezbollah, préfigure une potentielle augmentation des violences. Cela inquiète tant les soldats que les commandants sur le terrain.
Situation sur le terrain
En dépit du calme apparent, les échanges de tirs sont devenus plus fréquents, illustrant une dynamique de conflit en évolution. Selon le lieutenant Guillaume, qui dirige une équipe de neuf soldats issus du 1er régiment de spahis de Valence, les patrouilles peuvent être annulées une à deux fois par mois, surtout en période de tensions accrues. “Notre mission est peu affectée par la tension qui peut résulter des escalades”,
a-t-il déclaré, soulignant la résilience de ses hommes face à l’adversité.
Les récentes actions du Hezbollah, notamment une salve de roquettes tirées à proximité de la base, ont renforcé les craintes de répercussions violentes. Le commandant de la Force Commander Reserve (FCR) de la Finul, le colonel Maurin, a fait état d’une « intensification du niveau des coups, de la violence », qui, selon lui, pourrait mener à un dérapage. “Le volume de feu que nous avons détecté a doublé voire triplé”, a-t-il constaté, ce qui souligne l’urgence d’une surveillance accrue dans la région.
Rôle de la Finul et capacités françaises
Le contingent français de la Finul, qui compte 700 hommes, joue un rôle crucial dans la stabilisation de la région. Avec une diversité d’unités comme l’infanterie, reconnaissance, et génie, les militaires français possèdent des compétences uniques en matière de surveillance aérienne, grâce à des radars Cobra. Cela leur permet d’assurer une présence permante et efficace sur le terrain.
Depuis l’adoption de la résolution 1701 à la fin du conflit entre Israël et le Hezbollah en 2006, la mission de la Finul s’est concentrée sur l’interposition. Cette surveillance est d’autant plus importante face à la menace croissante que représentent des échanges de tirs fréquents et des frappes aériennes. Les soldats français sont formés pour réagir rapidement, ce qui est essentiel dans un contexte d’instabilité persistante.
Implications des récents événements
La récente escalade des affrontements pose des risques non seulement pour le contingent français, mais également pour la stabilité de l’ensemble du pays. “Il y a en germe le risque de dérapage et de perte de contrôle”, souligne le colonel Maurin. Le maintien de la paix dans cette région, déstabilisée par des décennies de guerre, dépend en grande partie de la capacité des forces onusiennes à gérer ces tensions.
La situation actuelle met également en lumière les défis auxquels fait face la communauté internationale dans ses efforts pour garantir un environnement sûr au Liban. Avec des milices comme le Hezbollah alors que la communauté internationale cherche à stabiliser cette région, chaque action pourrait avoir des répercussions significatives sur le plan géopolitique.
Alors que la mission de la Finul se poursuit, l’avenir de la sécurité au Liban reste incertain. Les militaires français, grâce à leur expérience et leurs capacités techniques, continueront d’utiliser toutes les ressources nécessaires pour surveiller et intervenir si nécessaire. L’importance de leur présence sur le terrain est plus que jamais d’actualité.
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