jeudi 19 septembre 2024
AccueilEn directSciences Po en crise : un directeur peut-il éviter la chute ?

Sciences Po en crise : un directeur peut-il éviter la chute ?

Dans un contexte de tensions accrues, l’école des élites, Sciences Po, traverse une période tumultueuse. Jean Bassères, l’administrateur provisoire, se trouve à la tête d’un institut en difficulté, tiraillé par des controverses sociopolitiques et des accusations d’antisémitisme. En tant qu’ancien dirigeant de France Travail, il fait face à un défi de taille, alors qu’il attend l’arrivée de son successeur cet automne, chargé de redresser une institution au parcours chaotique.

Depuis récemment, une tempête secoue Sciences Po, illustrée par les manifestations pro-Palestine et les répercussions médiatiques qui en résultent. Le 29 avril, Le Figaro met en lumière cette instabilité en titrant : « Sciences Po s’incline face à la pression islamo-gauchiste », suggérant que la direction aurait ignoré des allégations sérieuses. Jean Bassères, l’ancien Pôle emploi, avant de reprendre temporairement les rênes de cette institution, ne s’attendait pas à une crise aussi complexe. Son constat est simple : « Il faudra au prochain directeur de sacrées compétences de gestion de crise », une évidence pour un homme qui aspire à voir la tempête se calmer.

Un Appel à la Résilience

Dans le cadre de l’appel aux candidatures pour le futur directeur, une nouveauté a vu le jour dans le Journal officiel du 11 mai : la « capacité d’adaptation et de gestion de crise ». Cette mention n’est pas surprenante étant donné que Sciences Po n’est pas étrangère aux tourments. Depuis une douzaine d’années, l’institution a été le théâtre de scandales variés qui, pour beaucoup, semblent en faire l’emblème d’une malédiction académique. La galerie de portrait des anciens directeurs évoque bien des drames récents, laissant entrevoir un tableau morose pour celui ou celle qui sera bientôt dans le viseur du public.

Jean Bassères, en tant que gardien temporaire de l’héritage de Sciences Po, observe régulièrement ces portraits. Parmi eux, le regard désenchanté de Richard Descoings, mort en 2012 dans un hôtel de New York, après des accusations de dépenses exorbitantes. À sa droite, le visage grave de Frédéric Mion, qui a quitté en 2021 en raison de son silence sur de graves affaires d’inceste et de violences sexuelles au sein de l’institut. Ces échecs retentissants d’anciens directeurs ont laissé une empreinte indélébile sur l’image de l’établissement.

Un Dernier Écho de Scandales

Quant à Mathias Vicherat, son départ le 13 mars dernier, lié à des accusations de violences conjugales, laisse encore le poste de directeur vacant. Ces incidents soulignent une inquiétante récurrence de crises au sein de l’institution ; chaque incident emporte une part de sa crédibilité et de sa réputation. Le futur directeur devra non seulement être compétent sur le plan académique, mais sera également jugé sur sa capacité à gérer une crise qui semble inéluctable au sein d’une école soumise aux pressions extérieures.

Le Chemin à Venir

Alors que cette période de turbulences se poursuit, il semble que le prochain directeur de Sciences Po devra naviguer sur des eaux tumultueuses. L’établissement, déjà confronté à une défiance croissante, ne peut se permettre d’ignorer les enjeux sociétaux qui l’entourent. Comme le souligne Jean Bassères, s’il est vrai que le futur directeur devra faire preuve d’une grande habileté dans la gestion de crise, il devra aussi élever Sciences Po à un niveau de rigueur et d’éthique, indispensable pour restaurer la confiance du public et assurer un avenir serein à cette institution prestigieuse.

Mots-clés: Sciences Po, gestion de crise, Jean Bassères, scandales, direction

articles similaires
POPULAIRE