Le contexte économique français se caractérise par une série de réformes visant à tempérer les budgets publics, souvent au détriment des services essentiels. Depuis la création de la commission Daladier en 1938, les gouvernements se succèdent et adoptent des mesures d’austérité, réclamant des économies sans pour autant remettre en question leur empreinte sur la fonction publique. Entre 1985 et aujourd’hui, le pourcentage d’actifs dans ce secteur a légèrement diminué, passant de 20 % à 18 %, mais la masse salariale reste significative pour l’économie, représentant 12 % du PIB.
La situation reste préoccupante, car malgré ces plans d’économies incessants, la dette publique a fait un bond considérable, passant de 30 % à 110 % du PIB en quatre décennies. Une des raisons majeures de cette situation est la réduction continue des contributions fiscales des plus riches, tandis que le gouvernement multiplie les allégements fiscaux, notamment en faveur des grandes entreprises. Par exemple, en 1993, le taux de l’impôt sur les sociétés est abaissé de manière significative, de 50 % à 33 %, un changement qui se poursuit avec les 25 % prévus en 2024. De même, les crédits d’impôt, tels que le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi instauré par le gouvernement Ayrault en 2012, puis remplacé par une réduction massive des cotisations sociales en 2019, illustrent cette tendance à privilégier le secteur privé.
Cette évolution économique s’accompagne d’un vocable chargé de significations ambivalentes, où des termes comme « étatisme » ou « simplification administrative » cachent des enjeux idéologiques profonds. Ces expressions, bien que semblent véhiculer une certaine logique, contribuent en réalité à relativiser les normes de protection sociale et environnementale. Cela soulève une question essentielle : quels sont les véritables objectifs de la famille politique néolibérale qui a occupé le terrain politique presque sans interruption depuis le mandat de Valéry Giscard d’Estaing ?
Ainsi, la nécessité de réexaminer ces politiques et leur impact sur le socle social s’impose plus que jamais. L’évolution des paradigmes économiques doit s’accompagner d’une réflexion sur le modèle de solidarité à construire pour l’avenir.
Mots-clés: politique économique, fonction publique, endettement, fiscalité, néolibéralisme, réformes, budget public, protection sociale, entreprises, crise économique