Peu de chefs de gouvernement israéliens ont bénéficié d’un arsenal stratégique aussi puissant que Benyamin Nétanyahou à la fin de l’année 2024. Après plus d’un an de frappes dévastatrices à Gaza, l’armée israélienne a, sans aucun doute, réussi à affaiblir comme jamais auparavant l’appareil militaire du Hamas, responsable des atrocités du 7 octobre 2023, et à décapiter sa direction politique. Simultanément, le Hezbollah, impliqué dans ce conflit au Liban, a subi un traitement équivalent, sans épargner les civils pris dans cette engence destructrice. De plus, le 8 décembre, une offensive fulgurante de rebelles islamistes a renversé le régime de Bachar Al-Assad en Syrie, illustrant les limites flagrantes de l’influence iranienne dans la région.
Ce tableau met en lumière la puissance militaire d’Israël, consolidée par le soutien sans faille des États-Unis, qui n’ont pas cherché à obtenir de contreparties de la part du gouvernement israélien, malgré leurs propres faiblesses politiques. Les dynamiques géopolitiques, notamment l’affaiblissement du régime syrien et la guerre en Ukraine qui a empêché toute intervention russe, ont également servi les intérêts israéliens.
Cependant, Benyamin Nétanyahou, qui n’a pas encore été rendu responsable du désastre sécuritaire ayant conduit aux massacres de la mi-octobre, agit avec une liberté d’action déconcertante. Cette situation rend d’autant plus alarmant le traitement inhumain qu’il inflige continuellement à la population de Gaza, qui demeure dans l’attente d’un cessez-le-feu permettant, entre autres, la libération des otages israéliens retenus dans des conditions alarmantes.
Le dernier hôpital fonctionnel du nord de Gaza, récemment mis hors service suite à un raid israélien, comme l’a rapporté l’Organisation mondiale de la santé le 27 décembre, symbolise cette logique de guerre permanente. Une dynamique militaire qui s’accompagne de décisions qui fragmentent le territoire, rendant la situation des habitants encore plus précaire.
Avec plus de 45 000 décès palestiniens désormais enregistrés, le bilan tragique et alarmant ne cesse d’augmenter. Cette spirale de violence soulève des questions cruciales sur la survie des Gazaouis et sur la faisabilité d’une reconstruction dans un contexte où les autorités israéliennes semblent isoler ce territoire du reste du monde. Le manque de coordination avec les Palestiniens pour rétablir un minimum d’ordre engendre un chaos qui alourdit leur calvaire dans une indifférence internationale absolument choquante.
Israël est conscient que les succès militaires, bien que nombreux, ne garantissent pas de solutions durables aux conflits politiques sous-jacents. En poursuivant cette voie guerrière, l’État hébreu compromet ses propres valeurs et principes. Ce tournant devrait inciter à une réévaluation de cette logique violente, au profit d’une démarche pacifique. Si Benyamin Nétanyahou n’est pas en mesure d’adopter une telle position, qui en Israël pourrait énoncer cette vérité nécessaire ?
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