Symbole de la capacité d’adaptation d’Homo sapiens aux variations climatiques dans les régions les plus arides de la planète, les oasis font face à une menace croissante due au changement climatique. Leur approvisionnement en eau diminue, leur végétation se dessèche et est en danger de disparition, obligeant les populations qui en dépendent à trouver d’autres sources de vie.
Dans un mélange de joie et d’inquiétude, M’hammed Kilito a récemment pris part à un pique-nique traditionnel dominical au cœur de l’oasis de Tiout, à une trentaine de kilomètres de Taroudant, où l’ombre des palmiers dattiers offre une fraîcheur bienvenue.
Photographe de 43 ans basé à Rabat et collaborant avec le magazine National Geographic, M’hammed Kilito s’est lancé en 2021 dans un projet ambitieux visant à documenter les effets du changement climatique dans les oasis, explorant notamment l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Tunisie, Oman et la Mauritanie.
Dans un rituel bien établi, les habitants des villages voisins convergent vers Tiout le dimanche matin, transportant avec eux tout le nécessaire pour un pique-nique réussi, des plats traditionnels aux friandises de l’après-midi, dans un environnement qu’ils préservent avec soin.
Au cœur de cette oasis se trouve la source de Tiout, alimentant deux vastes bassins adjacents où les visiteurs se rafraîchissent, se baignent et se détendent, profitant d’un moment de répit loin des tracas du quotidien. Mais malgré cette quiétude apparente, les signes alarmants de la sécheresse et des défis agricoles se font de plus en plus pressants.
M’hammed Kilito, témoin attentif des ravages du climat au Maroc, met en lumière les conséquences dévastatrices de pratiques agricoles inadaptées qui menacent la survie même des oasis. Plutôt que de produire des cultures exotiques, il plaide pour la préservation de ces écosystèmes fragiles pour assurer leur pérennité.