Paul Auster a choisi de mêler les registres pour tenter de répondre à la question « Que peuvent en effet les mots contre les balles ? » dans son livre « Pays de sang ». L’auteur, écrivain new-yorkais, a été personnellement touché par la violence des armes à feu lorsqu’il a appris que son grand-père avait été tué par balle par sa grand-mère en 1919.
Les États-Unis sont confrontés à un phénomène inquiétant avec 393 millions d’armes à feu en circulation et près de 100 personnes tuées par balle chaque jour. En 2020, 51 écoles, collèges et lycées ont été le théâtre de tirs, contre 35 l’année précédente.
Paul Auster décrit les paradoxes de la fin des années 1960, où les classes moyennes et populaires blanches inquiètes face au mouvement des droits civiques et aux émeutes raciales, ont repris à leur compte l’argumentaire de l’autodéfense par arme à feu revendiqué par le Black Panther Party. Une série de décisions de la Cour suprême a ensuite consolider cette lecture maximaliste du deuxième amendement de la Constitution, le droit à porter des armes est devenu dans les faits, bien souvent, un permis de tuer.
Mots-Clés: Paul Auster, États-Unis, armes à feu, Black Panther Party, National Rifle Association, Cour suprême, droits civiques, émeutes raciales.