Viendra ensuite le projet de loi sur la rénovation énergétique des bâtiments qui sera discuté à l’automne.
Bien que le tumulte politique de la réforme des retraites soit toujours présent, le Parlement a définitivement adopté le mardi 7 février le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables, porté par Agnès Pannier-Runacher, par un ultime vote du Sénat. Avec 300 voix «pour» et treize voix «contre» (dix sénateurs Les Républicains et trois centristes), ce texte a pour objectif de faire rattraper à la France son grand retard en matière d’énergies renouvelables et de répondre à l’objectif fixé par le président Emmanuel Macron pour 2050.
Afin de lever tous les verrous qui retardent le déploiement des projets, le texte a fait l’objet d’un compromis entre députés et sénateurs. Les négociations les plus âpres ont notamment porté sur la planification des zones d’accélération du déploiement des énergies renouvelables avec l’aval des communes, et sur les possibles zones d’exclusion. Les élus locaux «proposent et ont le dernier mot sur le zonage», a souligné Agnès Pannier-Runacher.
Malgré une satisfaction générale, des ONG et des acteurs du secteur des renouvelables critiquent une «usine à gaz». Selon Greenpeace France, le texte est «plutôt satisfaisant sur l’éolien en mer, mais trop tardif et limité sur le solaire, et surtout très insuffisant sur l’éolien terrestre». Le WWF appelle les maires, «au cœur du dispositif», à se mobiliser «pour donner un véritable coup d’accélérateur».
Concernant l’agrivoltaïsme, combinant agriculture et production d’énergie, «avec cette loi, l’agrivoltaïsme devient une filière à part entière de l’énergie solaire», a salué France agrivoltaïsme qui estime qu’il pourrait représenter «près de 60 % des volumes de panneaux photovoltaïques déployés d’ici à 2050».
Fin 2022, la France affichait environ 66 GW de capacités électriques renouvelables totales réparties entre 40 % pour l’hydraulique (barrages), 31 % pour l’éolien terrestre et 24 % pour le photovoltaïque. Malgré un rythme de croissance accru depuis 2021 et un «relèvement partiellement confirmé en 2022», le secteur n’est toujours pas dans la bonne trajectoire selon l’observatoire Observ’ER.
Ce texte n’est que le premier volet d’un triptyque sur l’énergie. Au printemps, l’exécutif compte défendre à l’Assemblée nationale le projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, voté aisément en première lecture au Sénat le 24 janvier. Viendra ensuite le projet de loi sur la rénovation énergétique des bâtiments qui sera discuté à l’automne.
Mots-Clés: Agnès Pannier-Runacher, Emmanuel Macron, Bruno Retailleau, Sophie Primas, Ronan Dantec, Greenpeace France, WWF, Enedis, EDF, France agrivoltaïsme.