« Le Moyen-Orient, gisement de puissance pour la Chine moderne »
Depuis les années 1990, le Moyen-Orient est devenu le théâtre de luttes et de forces entre les puissances mondiales. En effet, c’est dans cette région que l’ex-président américain George H. Bush avait posé les bases de son fameux « nouvel ordre mondial » afin d’assurer l’hégémonie des Etats-Unis sur les ruines de l’Union soviétique. Une consultation arabo-israélienne avait également été initiée sous l’égide des Américains qui ont pris soin de mettre en place un processus de paix entre les deux parties.
Cependant, cette dynamique impériale s’est effritée en 2003 avec l’invasion de l’Irak par le fils de l’ex-président, George W. Bush. Depuis, ses successeurs (Obama, Trump et Biden) ont cherché à désengager les Etats-Unis de cette région qui était considérée comme stratégique jusqu’alors, avec l’abandon de toute médiation dans le conflit israélo-palestinien.
Dès lors, Vladimir Poutine a saisi l’opportunité pour renforcer la position de la Russie dans la région à travers son engagement militaire en Syrie. Cependant, Moscou n’a pas été capable de trouver un règlement politique à la crise syrienne.
Le Moyen-Orient est ainsi devenu pour les démocraties occidentales, une zone à risques pour laquelle elles tentent avant tout de se protéger, malgré son immense potentiel de puissance. George Bush père avait compris ce potentiel, laissant un héritage qui reste valable de nos jours: l’accès au statut de puissance globale passe par une capacité d’initiative au Moyen-Orient, non seulement économique et militaire, mais aussi diplomatique.
Le nouvel acteur de la région est la Chine, qui cherche également sa place au Moyen-Orient. Grâce à ses investissements majeurs dans cette région, devenue en 2015 le premier importateur mondial de pétrole, la Chine a créé une relation commerciale avec le Moyen-Orient. Une relation qui s’oriente sur la coopération économique, même si l’Arabie saoudite et l’Iran sont les principaux partenaires de la Chine. Il est important de souligner que cette présence chinoise au Moyen-Orient ne répond pas seulement à des préoccupations économiques, mais aussi à des ambitions politiques qui peuvent avoir une influence sur la politique mondiale.
Le président chinois, Xi Jinping, a compris que le règlement des tensions économiques entre les Etats-Unis et la Russie dépendra de la médiation entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Une médiation qui permettrait à la Chine de renforcer sa position politique à vocation planétaire. D’une part, les Etats-Unis et la Russie ont été freinés dans leurs ambitions par leurs politiques militaires. D’autre part, la Chine, quant à elle, a été capable de limiter ses ambitions au domaine économique sans pour autant être hors jeu.
Mots-Clés: Moyen-Orient, Puissance, Chine, Strategie.