Chine et Russie, les leaders du nucléaire civil
La Chine et la Russie dominent la construction de réacteurs nucléaires civils, loin devant les autres grandes nations. Selon le World Nuclear Industry Status Report, 22 des 59 réacteurs en construction dans le monde se trouvent en Chine et 43 sont de technologie russe ou chinoise. Depuis 2003, la Chine a construit la moitié des réacteurs dans le monde, soit 49 sur 99. Aucun n’a été fermé sur le sol chinois, contrairement aux autres grandes nations où, dans l’ensemble, on observe un déclin depuis deux décennies en termes de mises en service de nouveaux réacteurs.
La Chine ambitionne de mettre en service cinq réacteurs, actuellement en construction, d’ici à 2025. La construction en série des réacteurs et le programme industriel en place lui ont permis d’acquérir sa propre capacité de construction. La Russie détient également un record, celui de l’exportation, avec 25 réacteurs en construction dans le monde, dont ceux en Chine, en Inde, en Turquie, en Égypte, au Bangladesh, en Iran et en Biélorussie. Le conglomérat public Rosatom est le leader du secteur, réalisant des constructions à ses frais et offrant des prêts avantageux pour permettre aux clients de rembourser une fois les premiers mégawatts produits.
La Chine possédant maintenant sa propre capacité de construction, elle peut se targuer d’avoir atteint un cap décisif et d’être passée à la troisième génération chinoise avec son réacteur Hualong One, lui conférant ainsi une légitimité internationale. Les centrales du pays en chantier sont maintenant toutes « Made in China » et Pékin se prépare à installer cinq nouveaux réacteurs pour 2025. « La Chine fait de la construction en série, elle a un vrai programme industriel », explique Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire.
Mots-Clés: nucléaire civil, Chine, Russie, construction, réacteurs, fabrication, exportation, Rosatom, Hualong One.