Sur l’île d’Anjouan, une cinquantaine de personnes mécontentes se sont rassemblées devant le bâtiment de la Société de gestion et de transport maritime (SGTM), situé sur le port de Mutsamudu, le lundi 23 décembre. Délaissés par le service maritime depuis le cyclone Chido, qui a ravagé Mayotte le 14 décembre, ces voyageurs, aussi bien français que comoriens, attendent désespérément une navette. Malgré le prix exorbitant de leurs billets, environ 360 euros pour un aller-retour, ils se retrouvent sans moyen de transport, la scène accentuée par l’absence totale de navires à quai.
Cette situation chaotique qui perdure depuis le passage du cyclone soulève de nombreuses interrogations. En effet, la liaison maritime entre Anjouan et Mayotte, une distance d’une centaine de kilomètres, est essentielle pour de nombreux habitants des Comores. Les passagers, impatients et inquiets, se trouvent face à un bâtiment délabré où le personnel de la SGTM n’est même plus en mesure d’ouvrir la porte de fer, illustrant l’ampleur des désagréments causés par cette catastrophe naturelle.
Les conséquences du cyclone Chido sur le trafic maritime
Le cyclone Chido a eu des répercussions dramatiques sur le réseau de transport régional. Au total, depuis le 14 décembre, seuls deux navires ont quitté Anjouan, le dernier étant parti le 21 décembre, soit une semaine après la catastrophe. Les bateaux auraient même pu partir du port de Mutsamudu un jour plus tôt, mais nous étions contraints d’attendre l’autorisation de la préfecture de Mayotte
, confie un cadre anonyme de la SGTM. Ce témoignage souligne les complications administratives, qui ajoutent une frustration supplémentaire aux passagers déjà en détresse.
Les efforts des autorités comoriennes
Dans ce contexte, les responsables comoriens ont opté pour des priorités humanitaires, en envoyant des ressources essentielles. En effet, 250 tonnes de provisions et d’eau ont été expédiées sur ces navires destinés aux victimes du cyclone. Nous avons mobilisé ces navires pour venir en aide aux victimes du cyclone. Le trafic passager reprendra normalement ensuite
, a précisé Houmed Msaidie, conseiller spécial du président Azali Assoumani. Cela reflète une réponse rapide face à l’urgence, même si elle ne peut pallier l’angoisse des voyageurs qui attendent désespérément un passage.
Impacts sur les habitants et perspectives d’avenir
Les effets de ce cyclone sur les moyens de transport ne touchent pas uniquement les voyageurs. Les habitants d’Anjouan subissent également des répercussions économiques, reliant directement la gestion du transport maritime à leur sécurité alimentaire et à leur bien-être général. L’absence de liaisons maritimes dégrade les conditions de vie, exacerbant des situations déjà difficiles. Une fois la situation stabilisée, il est essentiel de réfléchir à des solutions durables pour éviter d’éventuelles interruptions à l’avenir.
Reformuler la stratégie maritime
Les autorités doivent, dès à présent, considérer des réformes stratégiques pour garantir la fiabilité du service maritime. Cela pourrait inclure la mise en place de protocoles clairs en cas d’urgence et la diversification des routes maritimes pour ne pas dépendre d’un seul port. La réflexion sur l’armement de navires supplémentaires pourrait aussi permettre d’agir plus rapidement lors de crises futures.
Ce cyclone, bien que tragique, pourrait donc servir de leçon pour améliorer le système de transport maritime et, par extension, la vie des habitants des Comores. L’urgence actuelle ne doit pas occulter la nécessité d’envisager un avenir serein pour le réseau de transport inter-îles.
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