Sur l’esplanade de la mosquée des Omeyyades, en plein cœur du Vieux Damas, une scène miraculeuse se déroule. Les drapeaux de la révolution syrienne flottent au-dessus des foules tandis que des chants de joie accompagnent le premier prêche, prononcé depuis la chute de Bachar Al-Assad. Mohammed Abu Moussab, un Damasquais ému, confie : « Cela fait treize ans que j’attendais ce moment », tandis que des milliers de fidèles se réunissent pour prier, unis par l’espoir d’un avenir meilleur.
La date, le 13 décembre 2024, marquera l’histoire de la Syrie : ce jour-là, le peuple assiste à une cérémonie mémorable, le « vendredi de la victoire », symbolisant la fin d’une ère de répression et de souffrances. Ce moment de communion rappelle les origines du mouvement contestataire qui a commencé le 15 mars 2011, sur le marché Al-Hamidiyah, où, déjà, des voix s’élevaient à l’encontre de la tyrannie du régime. L’histoire a montré que ces manifestations, qualifiées de « vendredis de la colère », ont été de rudes points tournants de la révolte populaire, impitoyablement réprimée. Les forces de sécurité et les fameux chabihas n’ont alors pas hésité à faire usage de la violence pour étouffer les espoirs d’un meilleur lendemain.
Des souvenirs gravés dans les cœurs
Pour Mohammed, ce moment de liesse collective est une victoire non seulement politique, mais avant tout personnelle. « Nous vivions comme dans une prison à trois étages », explique-t-il, évoquant les geôles sinistres du régime qui l’ont maintenu sous pression permanente. « On nous a enlevé nos chaînes »,
ajoute-t-il avec une profonde émotion. Cette libération a permis à chacun de retrouver un brin d’espoir et de dignité dans un quotidien marqué par la peur et la soumission.
Le témoignage de Mohammed illustre les souffrances endurées par le peuple syrien. La terreur des bombardements chimiques qui ont fait rage à Damas a conduit à une véritable démission des aspirations, rendant les voix des citoyens inaudibles. « Nous nous sommes murés dans le silence. Notre pays ne nous appartenait plus », confiait-t-il, émouvant à la simple évocation de ces souvenirs désolants. Ses mots résonnent aujourd’hui comme un écho de la résilience du peuple syrien, qui a persisté malgré une oppression féroce.
Une nouvelle ère pour la Syrie
Ce jour de célébration n’est pas uniquement une commémoration du passé ; il symbolise également un nouvel espoir pour l’avenir. Les Syriens, unis autour de leur foi et de leur désir de liberté, rêvent de bâtir une nation où chaque voix aura sa place. Ce moment fort témoigne d’un changement profond et d’une volonté collective d’aller de l’avant, de ressusciter les idéaux de justice et de paix qui avaient été étouffés pendant des années.
Inéluctablement, cet événement marquant soulève des enjeux cruciaux pour le futur du pays. La route vers la réconciliation et la reconstruction sera longue et semée d’embûches, mais les Syriens semblent déterminés à ne plus être réduits au silence. Les ventres vides et les cœurs meurtris aspirent désormais à un horizon de prospérité et d’équité.
En ce jour de victoire historique, les espoirs des Syriens se sont restaurés, ouvrant la voie à une nouvelle ère de possibilités. La lumière entrevue dans cette prière collective pourrait bien être le signe d’un renouveau tant espéré.
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