Expulsions controversées de bidonvilles à Mayotte : les tensions entre Comoriens et Mahorais réactivées
À Mayotte, le préfet Thierry Suquet a organisé une opération de destruction des bidonvilles nommée « Wuambushu », visant à lutter contre l’augmentation de la délinquance et de l’immigration clandestine. Cependant, cette opération a été largement contestée par les habitants concernés, qui se disent propriétaires des habitats détruits. Les tensions se sont ravivées entre les Comoriens et les Mahorais, ces derniers étant les seuls à avoir décidé de rester dans le giron français lors des indépendances. La colère des habitants est palpable face à la destruction de leurs habitations, certaines d’entre elles ayant été construites progressivement depuis de nombreuses années, parfois avec des moyens modestes. Cette situation est source de rancœurs envers l’État français, qui ne prendrait en compte que la situation des Comoriens, considérés comme des « importés » par les Mahorais.
Le mouvement « Wuambushu » réveille des tensions anciennes
Si « Wuambushu » est justifié par la lutte contre l’immigration clandestine, elle ravive des tensions anciennes entre les Comoriens et les Mahorais. En effet, les Comores ont toujours considéré Mayotte comme la leur, alors que les Mahorais se disent Français. La contestation de l’expulsion des Comoriens sans titre de séjour remet en cause le statut accordé à Mayotte par la France, qui n’est pas reconnu par Moroni, capitale fédérale de l’Union des Comores. Cette situation est à l’origine de rancœurs tenaces, qui sont exacerbées par la destruction des habitats informels. Les Mahorais contestent l’absence de prise en compte de leur situation par l’État français.
Des manifestations pour encourager « Wuambushu »
Dans le sud de l’île, plusieurs manifestations ont été organisées pour soutenir l’opération « Wuambushu ». Les manifestants se montrent déterminés à expulser les Comoriens sans titre de séjour qu’ils considèrent comme une menace pour leur sécurité. Les tensions sont palpables, notamment dans les villes les plus touchées par l’immigration clandestine et les bidonvilles. Les manifestants, majoritairement des femmes, affirment que les Comoriens viennent de façon irrégulière et qu’ils peuvent tuer leurs enfants. Cette situation est poussée par des mouvements activistes qui estiment que l’immigration comorienne constitue une volonté de reconquête de Mayotte par les Comores.
Une situation compliquée pour l’État français
La situation à Mayotte est compliquée pour l’État français, qui doit faire face à une situation explosive sur le plan diplomatique et qui doit tenir compte des inquiétudes des Mahorais en matière de sécurité. Les expulsions de Comoriens sans titre de séjour ont été vivement contestées, tandis que le mouvement « Wuambushu » est soutenu par certains habitants qui y voient une solution à leurs problèmes. Il reste à l’État français de trouver une solution qui puisse satisfaire les différentes parties prenantes, tout en préservant les intérêts de la France à Mayotte.
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