Le 10 février 2023, des feux d’artifice ont illuminé le ciel de Téhéran à l’occasion du 44e anniversaire de la Révolution islamique. Le lendemain, des dizaines de milliers d’Iraniens se sont rassemblés dans la capitale et dans les grandes villes pour célébrer l’événement, près de cinq mois après le début du mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini.
Le président Ebrahim Raïssi s’est adressé aux personnes rassemblées sur la place Azadi (« Liberté ») dans la capitale. Les cérémonies de l’anniversaire de la Révolution de 1979 ont été restreintes en 2021 et 2022 en raison de la pandémie de Covid-19, mais cette année le pouvoir a redonné de l’éclat à ces célébrations, organisées dans 1 400 villes dans le pays.
Sur la place Azadi, les personnes brandissaient des portraits du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, ainsi que du populaire général Qassem Soleimani, tué par un raid de l’armée américaine en janvier 2020 à Bagdad. Les slogans « A bas les Etats-Unis », « A bas Israël » et « A bas le Royaume-Uni », les principaux adversaires de la République islamique depuis 1979, résonnaient sur la place.
Les célébrations interviennent alors que le pays est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort de Mahsa Amini. Des centaines de personnes et des membres des forces de sécurité ont été tués et des milliers d’autres, dont des personnalités culturelles, des avocats et des journalistes, ont été arrêtés. A l’occasion de l’anniversaire de la Révolution, le pouvoir a annoncé la libération d’un « nombre important » de détenus, dont Fariba Adelkhah, la chercheuse franco-iranienne arrêtée en 2019 et condamnée à cinq ans de prison.
Mots-Clés: Ebrahim Raïssi, Ali Khamenei, Ruhollah Khomeini, Qassem Soleimani, Mahsa Amini, Fariba Adelkhah, Iran, Téhéran, Bagdad.