Les conséquences des conflits ne cessent de faire des victimes en Ukraine, notamment à Bilopillia, ville frontalière située à 10 kilomètres de la Russie. Le 7 avril dernier, un nouveau drame s’est produit, cette fois-ci au commissariat de cette ville, détruit par un missile russe. Le journaliste Rafael Yaghobzadeh raconte la triste réalité de cette petite cité de 15 000 habitants, où le bruit de la guerre fait partie intégrante du quotidien.
Le visage ravagé par la tristesse et l’incompréhension, Olexandr, un policier en civil, témoigne de la douleur que ressentent les habitants de Bilopillia : « Notre collègue Vadim Listopad, qui assurait la permanence, a été tué dans l’explosion. Pourquoi ? Notre voisin [la Russie], je ne veux plus savoir ce qui se passe chez lui. Je veux qu’on construise un mur et l’oublier. Là-bas, si tu brandis une pancarte dans la rue, on te jette en prison. Nous ne voulons pas vivre ainsi. Des dizaines de milliers de nos militaires sont morts pour que l’on puisse vivre normalement, avec un minimum de liberté. Il nous faut un mur et des armes. Parce que nous serons toujours à 10 kilomètres d’eux. »
Le bombardement en question, qui a coûté la vie à deux personnes, remonte au 23 au 24 mars dernier. Huit bombes planantes guidées, jamais auparavant utilisées par l’armée russe, ont été larguées sur la ville, faisant trembler toute la cité. Le pouvoir de destruction de ces bombes équivaut à celui de certains missiles de croisière, tout en représentant une fraction de leur coût. La question qui se pose aujourd’hui, c’est la difficulté à détecter ces bombes, larguées à plusieurs dizaines de kilomètres dans l’espace aérien russe, par la défense antiaérienne ukrainienne.
La douleur est immense pour les habitants de Bilopillia, qui doivent apprendre à vivre avec cette guerre en permanence. Les dégâts matériels sont importants, mais les dégâts humains et psychologiques le sont encore plus. Les Ukrainiens demandent à la communauté internationale de les soutenir dans leur combat, pour avoir le droit de vivre normalement, sans être constamment en danger.
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