Dans la salle de classe, les survivants se taisent. Au-dehors, les secours s’organisent. Les hélicoptères viennent et repartent, les ambulances sont de plus en plus nombreuses. Les médias aussi, qui se bousculent pour recueillir des témoignages. « C’est la première fois que je vois autant de monde ici. » Uzeyir se tait.
Dans le village de Büyüknacar, dans le Sud profond et glacial de la Turquie, la mort est montée de la terre le lundi 6 février. Le séisme a fauché des vies et les survivants n’en finissent pas de prier et de pleurer les disparus. Les premiers secours sont arrivés au bout du troisième jour et ont commencé à prendre la mesure de l’ampleur des dévastations.
Uzeyir Karabudak, le « muhtar » de Büyüknacar, s’est rassemblé avec une quinzaine d’autres survivants autour d’un poêle, dans une salle de classe transformée en petit havre de paix. Uzeyir est le seul à élever la voix. Il parle fort au téléphone, demande des conteneurs pour les quatre tentes installées par l’AFAD, l’organisme public turc de gestion des catastrophes.
Sur 190 maisons que compte Büyüknacar, seules 17 sont encore debout. Plus de cinquante ont été entièrement détruites, aplaties ou avalées par la montagne. Les autres sont crevassées, fissurées, éventrées, et menacent d’un jour à l’autre de s’effondrer. Le village a enterré 46 membres de sa communauté, mais le chiffre est provisoire et personne ne sait combien de villageois sont portés disparus ou encore sous les décombres.
Les secours s’organisent, les hélicoptères viennent et repartent, les ambulances sont de plus en plus nombreuses. Les médias aussi, qui se bousculent pour recueillir des témoignages. Uzeyir dit que c’est la première fois qu’il voit autant de monde ici.
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