Sean Binder et Sara Mardini, deux humanitaires étrangers, étaient poursuivis depuis plus de quatre ans pour des accusations d’espionnage, de trafic de migrants et de blanchiment d’argent. La juge du tribunal a annulé, vendredi 13 janvier, la procédure d’espionnage à leur encontre. Cette décision découle de vices de procédure importants, tels que l’absence de traduction de l’acte d’accusation et l’oubli d’une page dans les documents fournis aux avocats des accusés.
Grace O’Sullivan, eurodéputée (Verts) irlandaise, a exprimé sa satisfaction à la sortie de la Cour d’appel de l’île grecque de Lesbos: « Aujourd’hui c’est un premier pas dans la bonne direction… vers la justice ! ». Amnesty International a qualifié ce procès de « farce » et Human Rights Watch a estimé que les charges retenues contre les volontaires de l’ONG étaient « sans fondements ».
Sean Binder et Sara Mardini n’étaient même pas présents à Lesbos au moment des faits. Leur est notamment reproché d’avoir utilisé des radios marines ou d’échanger sur WhatsApp avec d’autres ONG sur l’arrivée potentielle de canots de migrants sur l’île. Sean Binder a expliqué: « les garde-côtes grecs étaient au courant, nous travaillions main dans la main pour éviter les naufrages ».
Nassos Karakitsos, également sur le banc des accusés, est soumis à une interdiction de quitter le territoire grec. Sean Binder a dû renoncer à des offres d’emploi et Sara Mardini a été diagnostiquée avec des symptômes de dépression et de stress post-traumatique après son arrestation.
Malgré cette annulation, l’enfer n’est pas encore fini pour ces humanitaires. L’issue de cette affaire reste incertaine et leurs vies ont été profondément affectées par cette procédure judiciaire.
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