La plainte de Foodwatch contre Nestlé Waters et Alma
L’association Foodwatch annonce qu’elle déposera plainte, mercredi 21 février, au tribunal judiciaire de Paris, dans l’affaire des eaux minérales non conformes.
Fin janvier, une enquête conjointe de la cellule investigation de Radio France et du Monde a révélé que les groupes Nestlé Waters (Perrier, Contrex, Hépar, Vittel) et Alma (Chateldon, Vichy-Célestins, St-Yorre, etc.) avaient eu recours à des traitements non-conformes (filtres à UV, charbons actifs, microfiltration) sur les eaux de source et les eaux minérales. Ces traitements, bien que légaux pour l’eau du robinet, sont en réalité interdits pour ces types d’eaux, qui sont censées provenir de nappes souterraines préservées de toute contamination.
Des contaminations chroniques ou sporadiques
Des documents confidentiels, y compris un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), ont révélé que des contaminations chroniques ou sporadiques de bactéries ou de pesticides ont conduit certaines usines d’embouteillage à mettre en place ces traitements de manière systématique. L’IGAS estime dans un rapport jamais rendu public qu’au moins 30 % des marques d’eaux produites en France auraient subi des techniques de purification non-conformes.
Un manque de transparence du gouvernement et des entreprises
Malgré une information confidentielle dès l’été 2021, le gouvernement n’a pas rendu public ces entorses à la réglementation, et aucune communication n’a été faite auprès des consommateurs, ni de la Commission européenne et des Etats-membres, comme l’y contraint pourtant la directive européenne 2009/54/CE.
Une plainte pour neuf infractions
Foodwatch dépose plainte pour neuf infractions à la directive européenne sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique. L’avocat de Foodwatch, François Lafforgue, affirme que les sociétés Nestlé Waters et Sources Alma ont trompé leurs consommateurs en vendant de l’eau anciennement contaminée, traitée de façon illégale, tout en faisant croire qu’il s’agissait d’eau minérale naturelle.
Une gestion de l’affaire également visée
La plainte vise également la gestion de l’affaire par le gouvernement, accusé de non-conformité portant sur une qualité substantielle d’un produit et d’absence d’information de la Commission européenne et des Etats membres.
Mots-clés:
Foodwatch, Nestlé Waters, Alma, eaux minérales, contamination, traitement non-conforme, plainte, directive européenne, Code de la consommation, Code de la santé publique, gouvernement.