Les opposants à l’autoroute A69 Toulouse-Castres ont entamé une manifestation le samedi 22 avril 2023 sur le futur tracé de cette autoroute, dont certains campent déjà dans des platanes ou en plein champ à Saïx, dans le Tarn. La mobilisation est suivie de près par les autorités, avec 800 gendarmes et policiers mobilisés. Cependant, le préfet du Tarn, François-Xavier Lauch, a assuré qu’ils resteraient en retrait si la manifestation était « pacifique ».
Des milliers de personnes sont attendues à cette marche et aux activités du week-end, dont des concerts et une course de « bolides » allant « le plus lentement possible ». Les représentants des organisateurs, dont le collectif local La Voie est libre, Extinction Rebellion, la Confédération paysanne et Les Soulèvements de la Terre (SLT), ont demandé « l’arrêt immédiat » du chantier. Ils ont rappelé leur proposition d’aménagement de la nationale existante et dénoncé la perte de terres agricoles ou de biodiversité qu’entraînerait la construction de cette portion d’autoroute de 53 kilomètres. Ils ont également déploré le prix du trajet Toulouse-Castres, qui pourrait atteindre les 17 euros aller-retour, « une injustice sociale organisée », selon une représentante des SLT.
Des élus opposés au projet avaient aussi dénoncé vendredi sa « totale contradiction avec l’urgence climatique ». « Il y a une chance encore d’arrêter [le chantier], même si elle est mince », a déclaré à Vendine Gilbert Hébrard, ancien maire de cette commune de Haute-Garonne, à la limite du Tarn, où des opposants ont depuis plusieurs semaines dressé des tentes dans des platanes pour en empêcher l’abattage. « Ce projet est devenu emblématique de la lutte climatique », a ajouté à ses côtés Sabine Mousson, maire de Teulat, commune tarnaise qui serait, a-t-elle précisé, « coupée en deux » par la future autoroute.
Le concessionnaire privé de l’A69, Atosca, qualifie son projet d’ « exemplaire » en termes de respect de l’environnement ou de création d’emplois. Concernant les terres agricoles, l’emprise prévue a été réduite de 380 à 300 hectares, selon son directeur général, Martial Gerlinger. Le ministère des transports a fait savoir que Clément Beaune avait demandé dès janvier une revue de sept projets autoroutiers, « au regard des enjeux actuels : lutte contre l’artificialisation des sols, réduction des émissions de CO2, mais aussi désenclavement des territoires ». « Le projet d’A69 ne fait pas exception à cette démarche de réexamen », ajoute le ministère, tout en nuançant du fait de son état d’avancement : « les travaux ont débuté, et un contrat engageant l’Etat a été signé avec le concessionnaire ».
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