Le 1er octobre 2023, un agriculteur s’efforçait de travailler sur des terres dévastées par la désertification à Gilbues, dans l’État du Piaui, au Brésil. Ce constat illustre la lutte mondiale contre un fléau grandissant qui ravage de plus en plus de terres arables. Lors de la seizième conférence bisannuelle des membres de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) à Riyad, en Arabie saoudite, les délégués ont militamment tenté d’obtenir un protocole international sur la résilience à la sécheresse. Malgré ces efforts, l’issue fut décevante.
La situation pourrait paraître alarmante pour le continent africain, qui semble souffrir davantage à mesure que le temps passe. À chaque minute, l’Afrique voit disparaître l’équivalent de « plus de cent terrains de football de terres saines ». Les récentes discussions à Riyad, qui ont pris fin le 14 décembre après deux semaines de délégation, n’ont abouti à aucun protocole contraignant. Les préoccupations des délégués ont révélé des désaccords avec les pays occidentaux, attirés par des engagements financiers, mais se heurtant à des demandes floues de la part des nations africaines touchées par la désertification.
Les initiatives mises en place à la COP16
Malgré l’absence d’accord, l’Arabie saoudite, en tant que pays hôte, a mis en avant des initiatives significatives. De nouvelles structures telles que l’Observatoire international de la résilience à la sécheresse (IDRO), qui proposera des solutions alimentées par l’intelligence artificielle, seront mises en place pour mieux évaluer les projets et mesurer leur impact sur le terrain. Cette démarche vise à garantir que les financements octroyés répondent précisément aux besoins des pays touchés.
Un autre projet notable lancé durant cette conférence est le Partenariat mondial de Riyad, qui se donne pour mission de rassembler des financements publics et privés pour accompagner « quatre-vingt des pays les plus touchés par la sécheresse ». Grâce à un engagement initial de 2,15 milliards de dollars (environ 2 milliards d’euros), les promoteurs espèrent améliorer la situation de manière significative. Au total, la COP16 a engagé des fonds dépassant les 12 milliards de dollars, soulignant la nécessité d’une mobilisation financière accrue.
Le défi financier face à la réalité environnementale
Concernant les besoins financiers, la réalité est alarmante. La CNULCD estime qu’il faudrait investir « plus d’un milliard de dollars par jour, entre 2025 et 2030 » pour lutter efficacement contre la désertification et réhabiliter les terres dégradées. Au total, cette approche demanderait un montant colossal de 2 600 milliards de dollars, ce qui correspond exactement aux subventions nocives à l’environnement versées chaque année à travers le monde. Cette situation a été dénoncée par de nombreuses organisations non gouvernementales, qui militent pour la suppression de ces subventions.
Les enjeux de la désertification à long terme
La désertification présente des défis complexes pour l’avenir, non seulement en matière de sécurité alimentaire, mais également à cause de l’exacerbation des conditions climatiques extrêmes. Les populations vulnérables, souvent les plus affectées par ces changements, voient leur quotidien bouleversé. La lutte contre ce phénomène nécessite une coopération internationale, adaptée aux réalités de chaque pays touché par la sécheresse.
Les perspectives d’avenir doivent donc se concentrer sur des politiques globales mettant l’accent sur la durabilité et la résilience. Les sommets internationaux, comme celui de la COP16, doivent également évoluer pour ne pas se limiter à des promesses, mais aboutir à des actions concrètes pour inverser la tendance.
Les discussions autour de la désertification et des mesures de résilience à la sécheresse demeurent cruciales. La mobilisation des ressources financières et l’adoption d’initiatives innovantes sont des étapes essentielles pour envisager un avenir où la terre pourrait à nouveau prospérer et nourrir des millions d’habitants.
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