Le projet de construction des nouveaux réacteurs EPR2 à la centrale nucléaire de Penly suscite des préoccupations majeures, notamment sur la qualité des matériaux utilisés. Prévu lors d’un « point d’étape » au conseil de politique nucléaire le 17 mars, abordé par Emmanuel Macron, ce chantier, qui débutera en 2024 pour une mise en service attendue entre 2035 et 2037, doit maintenant faire face à des doutes sur la conformité du béton. Des enquêtes médiatiques révèlent que les matériaux prévus par EDF ne répondent pas aux normes de sécurité exigées.
La situation à la centrale de Penly, située en Seine-Maritime, prend une tournure préoccupante avec une nouvelle évaluation de la construction des six réacteurs EPR2. Le chantier a été lancé dans le but de relancer le programme nucléaire français, mais une enquête récente de Reporterre et Mediapart a mis en lumière des anomalies concernant le béton destiné à l’édification des réacteurs. Ce dernier ne serait pas conforme aux exigences initiales attendues par EDF, suscitant des inquiétudes quant à la durabilité et la sécurité des infrastructures à venir.
Des matériaux controversés
Les normes de sécurité au sein des constructions nucléaires sont fondamentales. Pour cette raison, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a sommé EDF de clarifier comment elle entend préserver la qualité des matériaux utilisés sur le chantier. Non seulement le béton est remis en question, mais la provenance des granulats, fournis par l’entreprise Graves de mer, est également critiquée. Ces derniers, provenant de roches marines, sont classés comme « potentiellement réactifs à effet de pessimum », pouvant provoquer une réaction indésirable avec l’eau, entraînant ainsi des déformations sur le long terme.
Les enjeux de sécurité
La sécurité des installations nucléaires représente un enjeu majeur, compte tenu des conséquences potentielles en cas de défaillance. Les risques liés à une réaction alcali-granulat soulignent l’importance d’un contrôle rigoureux sur les matériaux de construction. Comme l’histoire l’a montré, le manque de conformité dans les matériaux peut mener à des situations catastrophiques. Ainsi, la prise de conscience et le suivi des normes de sécurité doivent être au cœur de ces discussions lors du conseil du 17 mars.
Un chantier à l’horizon 2035-2037
Les premiers EPR2 de Penly, comme l’a annoncé Emmanuel Macron, devraient voir le jour dans ce chantier ambitieux. Prévue comme une extension de la plateforme maritime existante, la construction impliquera la mise en place de 15 000 blocs de béton pour la digue. Cela représente un travail de génie civil essentiel pour garantir la robustesse de l’infrastructure. Eiffage Génie civil, en association avec Béton solutions mobiles, est désigné pour mener à bien cette tâche, mais une vigilance accrue est exigée pour éviter les erreurs du passé.
Conclusion du projet
La construction des EPR2 de Penly représente un tournant dans la politique énergétique française. Toutefois, avant de poursuivre les travaux, il sera crucial d’aborder en profondeur toutes les inquiétudes concernant les matériaux, notamment le béton. Le rendez-vous entre les autorités et Emmanuel Macron pourrait bien poser les premières pierres d’un débat constructif sur la sécurité et la qualité des infrastructures nucléaires, en assurant que les futurs réacteurs soient bâtis sur des fondations solides, tant sur le plan physique que réglementaire.
Mots-clés: EPR2, Penly, béton, sécurité nucléaire, Emmanuel Macron, chantier, granulats, réacteurs.