La 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), qui s’est tenue à Cali, a suscité de vives émotions et des débats intenses, selon Susana Muhamad, sa présidente. Bien que des avancées aient été réalisées, la clôture de l’événement a laissé de nombreuses questions en suspens, notamment concernant le financement des initiatives et l’évaluation des progrès. La précipitation et les tensions durant les négociations ont jalonné cette rencontre, laissant les participants sur un sentiment d’inachevé, alors que l’urgence de protéger notre planète se fait de plus en plus pressante.
La COP16, qui s’est conclue le 2 novembre 2024, a rassemblé des représentants d’environ 200 nations. La présidente de la conférence, Susana Muhamad, a souligné l’importance d’atteindre des résultats concrets pour la nature. Malgré des discussions animées, la plénière a dû être interrompue en raison de l’absence de quorum, un événement qui a marqué une fin abrupte à des négociations déjà éprouvantes. L’échec à obtenir des décisions cruciales sur le financement et l’évaluation des progrès laisse un goût amer, constatent de nombreux délégués.
Des discussions passionnantes mais inachevées
Les moments forts de la COP16 ont alterné entre tensions et succès. Susana Muhamad a admis que le manque de confiance et de compréhension entre les États a freiné l’adoption de décisions importantes. La participation du porte-parole panaméen, évoquant le départ tardif des délégations, illustre le climat tendu des discussions. « Je suis le dernier représentant de ma délégation »,
a-t-il déploré, marquant ainsi la séparation progressive des délégations.
Pourtant, certaines avancées notables ont été réalisées, notamment concernant des questions délicates comme les aires marines et les rights des peuples autochtones. Cependant, plusieurs participants ont regretti qu’aucune solution n’ait été trouvée pour des enjeux fondamentaux. La voix de Moumouni Ouedraogo, représentant du Burkina Faso, a résonné dans ce sentiment général d’échec : « Cette fin de COP a un goût d’inachevé ».
Contexte mondial et attentes
Réunis dans un contexte où la biodiversité est menacée, les États participants étaient appelés à traduire leurs engagements en actions concrètes. La COP16, après les progrès réalisés lors de la COP15 à Montréal, devait accentuer l’urgence des initiatives pour préserver la biodiversité face à la crise environnementale. Si certains objectifs, comme la protection de 30 % des terres et mers, ont été acceptés, les moyens pour atteindre ces buts restent flous, provoquant donc des inquiétudes quant à leur mise en œuvre.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé l’importance d’agir rapidement pour éviter ce qu’il appelle une « crise existentielle » liée à la perte de biodiversité. L’insuffisance de décisions concrètes lors de la COP16 soulève alors la question de l’engagement des pays à agir durablement pour inverser cette tendance.
Perspectives d’avenir
Avec les engagements inédits de la COP15 toujours en tête, il est impératif que les États reprennent le travail de concert pour résoudre les points laissés en suspens. La nécessité d’une coopération internationale proactive et d’une communication transparente entre les nations est évidente. Des décisions claires sur le financement et le cadre d’évaluation des progrès doivent rapidement être établies pour renforcer la confiance entre les membres et garantir une action efficace.
Le chemin vers un avenir durable exige non seulement des engagements mais aussi un suivi rigoureux pour garantir que chaque promesse se transforme en résilience pour notre planète.
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