vendredi 22 novembre 2024
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Catastrophe imminente : La pénurie de sel en Corée du Sud augmente avec la décision du gouvernement japonais de rejeter les eaux contaminées de Fukushima dans le Pacifique

La décision du gouvernement japonais de rejeter des eaux usées provenant de Fukushima suscite une vive polémique en Corée du Sud, où la question a pris une tournure éminemment politique. L’imminence de ce rejet dans le Pacifique a entraîné une pénurie de sel dans le pays, mettant en évidence les craintes et les préoccupations des citoyens sud-coréens.

Pour faire face à cette situation d’urgence, le vice-ministre sud-coréen de la pêche, Song Sang-keun, a annoncé la mise en vente de 50 tonnes de sel par jour, jusqu’au 11 juillet, puisé dans les réserves d’urgence. Le sel sera proposé à un prix inférieur de 20% par rapport aux prix du marché afin de permettre au plus grand nombre de se procurer ce produit de première nécessité.

Cependant, il est difficile de dire si cette mesure sera suffisante, alors que le déversement des eaux contaminées de Fukushima dans l’océan Pacifique doit débuter cet été. Cette opération, qui durera environ quarante ans, consistera en premier lieu à déverser 1,25 million de tonnes d’eau provenant du refroidissement des réacteurs endommagés lors du séisme et du tsunami survenus le 11 mars 2011.

Ce projet de rejet des eaux contaminées est soutenu par l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont le directeur général, Rafael Grossi, se rendra au Japon le mardi 4 juillet prochain. La compagnie d’électricité de Tokyo, propriétaire de la centrale nucléaire de Fukushima, affirme que l’eau sera préalablement filtrée grâce à un système de filtration par absorption ALPS (Advanced Liquid Processing System). Ce dispositif permet de réduire la présence des nucléides dans l’eau, à l’exception du tritium. De plus, l’eau sera diluée de manière à ce que le niveau de ce nucléide soit abaissé à un septième des normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé pour l’eau potable.

Malgré ces assurances, l’opération suscite de vives inquiétudes au Japon même, notamment parmi les pêcheurs de Fukushima et des départements voisins, ainsi qu’à Taïwan, en Chine et surtout en Corée du Sud, où les promesses de Tokyo et de la compagnie Tepco ne convainquent guère. En effet, un sondage réalisé par l’institut Gallup a révélé que 80% des Coréens du Sud redoutent les conséquences du rejet des eaux de Fukushima.

Cette crainte se traduit par une ruée des consommateurs sud-coréens sur le sel de mer, provoquant une hausse importante des prix. En effet, les prix de ce produit ont augmenté de 27% en juin par rapport au mois d’avril. Cette tendance a amené certains marais salants, comme ceux de Sinan, situés dans le sud du pays, à suspendre leurs ventes. Cette situation met le gouvernement coréen dans une position délicate, notamment le président Yoon Seok-youl, qui cherche à rapprocher les relations entre la Corée du Sud et le Japon, ce qui pourrait éventuellement conduire à une levée des restrictions sur les produits alimentaires importés de la région de Fukushima, en vigueur depuis la catastrophe nucléaire de 2011.

Face à cette situation, le principal parti d’opposition sud-coréen, le Parti démocrate, a soumis un projet de résolution à l’Assemblée nationale, demandant au Japon d’abandonner son projet de déversement des eaux et d’intenter une action en justice auprès du Tribunal international du droit de la mer.

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