Didier Pineau-Valencienne, figure emblématique du monde industriel français, s’est éteint à l’âge de 93 ans, comme l’a annoncé sa famille. Ce patron, qui a dirigé le groupe d’équipements électriques Schneider pendant dix-huit ans, a laissé une empreinte indélébile sur l’industrie française. Son parcours exemplaire, ponctué de succès remarquables et de controverses, est marqué par une vision stratégique qui a redessiné le paysage des affaires en France. Les obsèques de cet homme aux multiples facettes seront célébrées à Boulogne-Billancourt, puis il reposera en Vendée, sa terre natale.
Didier Pineau-Valencienne, surnommé « DPV », est né le 21 mars 1931 dans une famille de médecins en Vendée. Étudiant brillant, il intègre HEC puis la business school du Dartmouth College, une expérience atypique pour l’époque. Sa carrière débute aux éditions Gallimard, où il découvre une passion pour la littérature, mais rapidement, il se dirige vers l’industrie. En 1958, il rejoint le groupe Empain-Schneider, où il commence à diriger des filiales en difficulté, avant de devenir un expert en redressement d’entreprises, notamment chez Rhône-Poulenc.
Un retour marquant chez Schneider
En 1981, Didier Pineau-Valencienne reprend les rênes de Schneider, une entreprise alors au bord de la dislocation. En moins de deux décennies, il réussit à recentrer l’activité sur l’électricité, vendant des divisions entières comme la sidérurgie et l’immobilier, affirmant même que « du Schneider de 1981, il ne reste plus rien, sauf le nom ». Sa stratégie se traduit par une multiplication du chiffre d’affaires par 17 et un désendettement exemplaire du groupe. « On doit à DPV le nettoyage du conglomérat laissé par l’aventure familiale »
, souligne Jean-Pascal Tricoire, actuel PDG de Schneider Electric.
Des succès et des controverses
Malgré ses réussites, la trajectoire de Didier Pineau-Valencienne n’est pas exempte de controverses. En 1994, il se voit inculpé de faux et d’escroquerie en raison d’irrégularités présumées dans deux de ses filiales belges, ce qui entache son image et suscite des remous au sein du patronat français. Incarcéré durant douze jours, cet événement met également à mal les relations entre la France et la Belgique. Bien qu’il soit reconnu coupable en 2006, il n’encoure aucune peine en raison de la longueur des délais. Cela entraîne son retrait de la présidence du Medef, une position qu’il avait occupée avec distinction.
Une vie riche et actuelle
Didier Pineau-Valencienne n’a cependant jamais cessé de s’engager dans le monde des affaires. Début 2020, il apparaît publiquement, toujours alerte, afin de promouvoir son livre consacré à la lecture et à ses rencontres littéraires. Avec son ancien collaborateur Gaël de La Rochère, il prend également des participations dans une entreprise d’équipements électriques, preuve d’un dynamisme qui défie les âges. « Très assidu aux conseils », disait-on de lui, démontrant un engagement toujours présent même après avoir franchi le seuil des 90 ans.
Sa disparition laisse un vide dans le paysage industriel français, mais également un héritage d’initiatives audacieuses et de réformes qui marquent encore aujourd’hui l’industrie. Les contributions de Didier Pineau-Valencienne sont un témoignage de la capacité à transformer des défis en opportunités et soulignent l’importance de l’innovation et de la clairvoyance dans le monde des affaires.
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