jeudi 21 novembre 2024
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Un artiste crée des monstres géants à partir d’ordures ménagères à Paris !

Un artiste urbain transforme les amas chaotiques de nos déchets domestiques en créatures expressives et fantasmagoriques. Depuis le début de la grève des éboueurs à Paris, Bisk, un plasticien autodidacte, a créé une série de monstres à partir de tonnes d’ordures ménagères accumulées dans les rues parisiennes. Le processus de création commence par un repérage minutieux, en quête du bon angle et des matériaux à déplacer. Les yeux sont d’abord graffés en blanc, suivis de la pupille travaillée en noir, puis les dents sont créées à partir de cartons blancs ou de plaques de polystyrène, rehaussés à la bombe noire pour un sourire éclatant.

En quelques minutes, les créatures prennent forme et révèlent différents traits expressifs. Un sigle Amazon devient un sourcil ironique, deux poubelles symétriques se transforment en une moustache, un carton scotché de noir devient une cicatrice et ainsi de suite. À l’aide de rebuts récupérés ici et là, tel qu’un petit toboggan rouge de banlieue pour une langue ou une série de minipoufs en Skaï pour des yeux bien écarquillés, Bisk personnalise ces poubelles d’une touche de science-fiction pour mettre en valeur ce qu’il se passe dans la ville.

Les passants s’arrêtent amusés pour prendre des photos de ces ready-made déglingués, rappelant les compositions-accumulations du peintre Arcimboldo mais en version trash, odorante et dégoulinante. Bisk, qui laisse les hasards des surfaces et des matières le guider, analyse : « Personnaliser ces poubelles, ça met en valeur ce qu’il se passe, car on les voit encore plus. Mais j’ajoute une touche de science-fiction à la ville plus que je ne fais de commentaire politique. »

Bisk, âgé de 31 ans, est un enfant de Rungis, où sa famille était grossiste en fruits et légumes. C’est là qu’il a attrapé le virus du graffiti : chaque matin aux aurores, il y a vu défiler les camions graffés de Paris des années 2000. Un cortège de styles et d’esthétiques qui lui ont donné envie de s’y essayer, avec pour terrain d’entraînement les sous-sols du marché de gros. Il a gardé de Rungis et du graffiti la rapidité d’action et l’usage de la ligne claire. La spontanéité et l’environnement urbain sont le carburant de cet artiste infatigable, qui vit de son travail avec un mode de vie alternatif dans les squats d’artistes.

Mots-clés : Bisk, art urbain, création, monstres, déchets.

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