Le réalisateur de « Anora », Sean Baker, était présent au Palais des Festivals de Cannes le samedi 25 mai 2024. Lorsque Sean Baker avait terminé ses études à Tisch, une école d’art prestigieuse de l’université de New York, il filmait avec compassion les exclus du rêve américain – migrants, White trash, transsexuels, toxicomanes, ou prostitués. Il croyait alors en le pouvoir du cinéma pour changer le monde, mais aujourd’hui ses convictions sont moins certaines. Il remet en question l’impact du cinéma à une époque où les audiences diminuent et où la diffusion en ligne peut nuire à l’expérience cinématographique.
Pourtant, Sean Baker reste fidèle à sa vision artistique, privilégiant l’immersion totale dans ses sujets. Son dernier film, « Anora », explore le monde complexe des travailleuses du sexe à travers les yeux d’une strip-teaseuse new-yorkaise et du fils d’une famille d’oligarques russes. En s’appuyant sur des recherches approfondies et une collaboration étroite avec des experts du domaine, Sean Baker cherche à capturer la réalité de ces univers souvent marginalisés.
Le réalisateur insiste sur l’importance de la responsabilité des cinéastes dans la représentation de leur art. Il souligne l’authenticité de la démarche artistique, comme en témoigne le choix du décor atypique du club de striptease dans « Anora », qui reflète une tradition revisitée du dime-a-dance de la première guerre mondiale. Cette approche immersive et réaliste confère au film une profondeur et une authenticité qui touchent le spectateur.
En présentant « Anora » en compétition officielle à Cannes, Sean Baker continue d’explorer des thématiques sociales et humaines profondes, offrant un regard singulier sur la réalité contemporaine. Son engagement envers ses sujets et sa recherche constante de vérité artistique font de lui un cinéaste audacieux et engagé, prêt à défier les conventions pour mieux saisir l’essence de l’humanité.
Mots-clés: Sean Baker, Anora, cinéma indépendant, réalisme, immersion, responsabilité, Festival de Cannes.