La série Murder Club, réalisée par Nathalie Hug et Jérôme Camut, a récemment captivé l’attention des téléspectateurs avec son mélange rafraîchissant de comédie et de polar. Le rôle de l’héroïne, Amélia Delcourt, interprété par Tiphaine Daviot, lui a même valu le prix de la meilleure actrice au festival Séries Mania en mars. Avec son intrigue engageante, mais maîtrisée, et son ton moqueur, la série offre une perspective amusante sur notre fascination pour les affaires criminelles, tout en explorant les relations entre ses personnages.
Amélia Delcourt, une jeune femme pleine d’ambition, rêve de résoudre des enquêtes de grande envergure. Cependant, son parcours prend un tournant inattendu lorsque, après une grave erreur, elle est écartée de la police criminelle. Récemment réintégrée, elle s’emploie à résoudre la disparition d’une adolescente. Son enquête la pousse à faire appel à Daniel, incarné par Éric Cantona, un criminologue célèbre mais usé par la vie et l’alcool. Ensemble, ils tentent de déjouer les plans du redoutable tueur en série connu sous le nom de « Shakespeare », tout en se heurtant à des mystères liés à un ancien criminel qui fascine une communauté de détectives amateurs et de collectionneurs de « murderabilia ».
Une intrigue à la fois captivante et familière
La trame de Murder Club peut sembler familière, semblable aux autres polars en vogue sur les grandes chaînes. Pourtant, la série parvient à se démarquer grâce à son écriture plus soignée et à son humour. Par exemple, l’interaction entre Amélia et Daniel apporte une légèreté qui dynamise leur duo. Ce ton gentiment moqueur
parvient à rendre hommage aux clichés du genre tout en les questionnant. Bien que le récit fasse appel à des éléments classiques tels que la figure du criminologue désabusé et celle de l’inspectrice idéaliste, ces personnages sont traités avec suffisamment de finesse pour éviter les pièges de la caricature.
Des personnages attachants mais confrontés à des stéréotypes
Amélia, avec son regard rêveur et sa détermination inébranlable, attire immédiatement la sympathie. Sa relation avec Daniel, à la personnalité teintée de cynisme, crée un contraste intéressant qui enrichit l’intrigue. Au-delà des archétypes, la série se permet de jouer avec les traits de caractère des personnages, profitant de l’humour pour exposer leurs faiblesses tout en développant leur complexité. L’apparition d’Arielle Dombasle dans le rôle d’une commissaire-priseuse excentrique ajoute une touche de kitsch à l’ensemble, soulignant le contraste entre l’art de la vente aux enchères et la brutalité des crimes traités.
Un avenir prometteur malgré quelques faiblesses
Avec seulement quatre épisodes à son actif, Murder Club réussit à captiver sans ennuyer, laissant entrevoir la possibilité d’une seconde saison. Les téléspectateurs espèrent que les créateurs vont tirer parti de l’énorme potentiel des personnages et des intrigues secondaires pour livrer une suite plus élaborée. L’idée serait de renforcer l’authenticité et l’unicité de la série tout en approfondissant les relations entre les protagonistes. Une telle évolution pourrait éventuellement permettre à Amélia Delcourt de rivaliser avec des personnages emblématiques d’autres séries telles que Morgane Alvaro de HPI.
Perspectives croisées sur le polar contemporain
Le mélange de comédie et de polar dans Murder Club témoigne d’une tendance actuelle à revisiter les codes du genre. Les séries policières contemporaines s’intéressent de plus en plus à la psychologie des personnages et à la complexité des enquêtes, tout en intégrant de l’humour et des moments légers. Murder Club, dans cette lignée, s’inscrit dans un renouveau des récits criminels, rendant hommage à l’héritage des polars tout en s’inscrivant dans une modernité réfléchie.
Mots-clés: Murder Club, Tiphaine Daviot, Éric Cantona, polars, série télé, enquête, criminologie