Cette semaine, nous entrons dans le monde des pirates, les vrais, les mythiques, mais aussi ceux qui font vaciller le monde du numérique. Qui sont ces flibustiers qui fascinent encore aujourd’hui? Que faisaient-ils de leur butin? Où se cachaient-ils? Stéphane Bégoin, dans le documentaire « If These Walls Could Sing », tente de cerner la réalité de ces personnages mythifiés par la littérature, le théâtre, le cinéma, le dessin animé, la bande dessinée, la mode.
Tout commence par l’inévitable et incontournable best-seller de Robert Louis Stevenson, « L’Ile au Trésor » (1883), qui a imposé l’image romantique du pirate. Nous plongeons ensuite dans le sillage de l’archéologue Jean Soulat, dans l’océan Indien, à la découverte de l’une des six seules épaves de bateaux pirates retrouvées, au large de l’île Maurice, le Speaker, échoué en 1702 sur la barrière de corail locale. Jean Soulat rappelle que ces marins, « aventuriers, explorateurs de territoires méconnus », ont émergé dans « une période où les expéditions françaises, anglaises, espagnoles partent vers le Nouveau Monde ». Ils deviendront une arme géopolitique, dans l’affrontement entre les empires européens sur toutes les mers de la planète. Face aux Espagnols et aux Portugais, « les flibustiers deviennent les serviteurs des rois de France et d’Angleterre », avec qui ils se partagent le butin à parts égales. Ils sont rebaptisés corsaires.
Le documentaire se poursuit dans les couloirs et les escaliers du mythique Abbey Road Studios, à Londres. Mary McCartney, fille de Paul McCartney, nous emmène à la découverte de ce lieu historique, à travers des documents d’archives et des entretiens avec des vedettes de la musique. On y apprend que les pirates étaient loin de l’image romantique qui leur est associée. Un capitaine de marine marchande de l’époque se désole: « On ne réprimera jamais la liberté qu’ils ont lorsqu’ils sont à la mer. » Peut-être que la liberté est le fin mot de l’histoire, un siècle avant la Révolution française.
Mots-Clés: Pirates, Robert Louis Stevenson, Abbey Road Studios, Liberté, Paul McCartney, Jean Soulat.