L’exposition « Only A Joke Can Save Us » présente « Sad Leaders in Space », une installation vidéo captivante de l’artiste Bo Choy, lors de l’événement organisé par Tiffany Leung et Eunice Tsang à Current Plans, à Hongkong en 2021.
L’œuvre de Bo Choy met en lumière des scènes où des travailleurs défilent en rythme, s’agenouillent, se lèvent et chantent à tue-tête, exprimant une puissante tension vers le ciel. Cette performance, observée par l’artiste chinois Zhou Tao en 2008, soulève des questionnements sur la transition de l’économie collectiviste de Mao au capitalisme effréné qui prévaut actuellement en Chine. Elle met en lumière la résonance militaire qui assujettit les corps pour soumettre les esprits à toute idéologie.
L’exposition au musée d’art contemporain M+ à Hongkong offre une réflexion sombre et saisissante sur le pouvoir oppressant qui écrase les individus, sans condamnation directe du Parti communiste chinois. Loin de critiquer explicitement les autorités en place, les différentes œuvres abordent la torture, la pollution, la tyrannie, la propagande, la dépossession de soi, la dépression et les effets dévastateurs de la spéculation immobilière.
Dans un environnement culturel marqué par la censure et la répression, l’art demeure un bouclier fragile permettant la liberté d’expression. Le soutien du gouvernement chinois au développement culturel de Hongkong, souligné dans le dernier plan quinquennal, vise à renforcer la position de la ville en tant que carrefour d’échanges artistiques internationaux.
L’exposition au M+ met en lumière la figure emblématique d’Ai Weiwei, artiste dissident de renom, mais conserve ses œuvres politiquement neutres, laissant dans l’ombre les pièces provocatrices liées à l’histoire chinoise contemporaine. Cette approche délicate illustre la prudence nécessaire face à un contexte politique complexe et répressif.