Claude Lanzmann, auteur de l’œuvre cinématographique Shoah (1985), s’est éteint le 5 juillet 2018 à Paris à l’âge de 98 ans. Peu avant sa mort, il a réalisé un film étrange intitulé Napalm (2017), caressé par l’aile de la folie lanzmannienne. Ce film retrace sa passion amoureuse de courte durée vécue en 1958 avec une jeune femme de Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, lors de sa première visite occidentale parmi une délégation d’intellectuels français engagés aux côtés du communisme. Malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer pour filmer ce séjour, notamment les nombreux empêchements liés à la surveillance officielle de l’équipe et à la présence de Lanzmann lui-même, François Margolin, qui fut le producteur de Napalm, produit aujourd’hui des vues inédites du séjour de Lanzmann en Corée du Nord.
Claude Lanzmann était un homme complexe et passionné, qui avait un don pour dépeindre les histoires qui transcendent les frontières et les siècles. Son obsession pour la vérité et la mémoire se reflétait dans son travail par sa quête d’exactitude et sa vision attentive de chaque détail. Tout au long de sa carrière, il a exploré des moments essentiels de l’histoire, et son film Napalm n’a pas dérogé à cette règle. Bien que le film en lui-même soit un récit de la passion amoureuse de Lanzmann, il souligne également les difficultés rencontrées par l’équipe pour filmer en Corée du Nord, un pays dont l’isolement est bien connu.
François Margolin apporte une perspective supplémentaire à Napalm en présentant des images inédites. Celles-ci permettent de mieux comprendre les difficultés qu’a rencontré l’équipe de Lanzmann lors de ce voyage vue l’omniprésence de la surveillance officielle. Les images supplémentaires apportent un nouvel éclairage sur l’entreprise risquée de Lanzmann et sa détermination à poursuivre sa quête de la vérité malgré les obstacles. Mais Margolin permet également de voir le côté plus enjoué de Lanzmann et son humour qui pouvait être irrévérencieux.
Malgré l’intensité de cette histoire d’amour, la vie de Lanzmann était bien plus que cela. Il était un témoin de l’Histoire et un conteur essentiel pour les générations futures. Alors que nous regardons les images inédites que Margolin a réalisées, nous nous souvenons d’un homme dont l’œuvre incitera toujours à la réflexion sur la mémoire et la vérité.
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