Le 16 janvier, les dirigeants de la Cinémathèque française ont reconnu leurs erreurs devant une commission parlementaire dédiée aux violences sexuelles. Ce mea culpa intervient suite à l’annulation d’une projection du film Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci, controversé pour sa scène de viol impliquant l’actrice Maria Schneider, tournée sans son consentement. L’événement, prévu pour décembre dernier, a suscité une réponse vive des groupes féministes, entraînant ainsi une réflexion interne au sein de la Cinémathèque pour mieux contextualiser de futures projections.
Cette situation met en lumière l’importance de placer des œuvres cinématographiques, surtout celles traitant de sujets sensibles, dans leur contexte approprié. Le président de la Cinémathèque, le cinéaste Costa-Gavras, a admis que la décision de projeter ce film sans explication adéquate a provoqué une réaction profonde du public et des spécialistes. Il a déclarée que, bien que l’intention initiale n’était pas de choquer, il aurait été indispensable de _« fournir une présentation de séance détaillée_». Cette approche est cruciale pour comprendre non seulement l’œuvre, mais aussi ses répercussions sur les personnes impliquées, comme l’a souligné Costa-Gavras en évoquant les « conséquences graves pour Maria Schneider ».
Un contexte bouleversant
Le film Dernier Tango à Paris, qui a marqué l’histoire du cinéma par sa forte charge émotionnelle et ses thèmes controversés, est devenu un sujet de débat intense. En effet, la scène de viol réalisée sans le consentement de l’actrice a suscité des interrogations sur le pouvoir et l’éthique dans l’industrie cinématographique. La décision de présenter ce film sans préambule a forcé la Cinémathèque à reconsidérer ses pratiques de programmation. « Notre volonté était loin de la provocation. Elle était de présenter une œuvre importante »,
a insisté Costa-Gavras, mettant ainsi en avant le besoin d’accompagnement et de réflexion lors de la diffusion de telles œuvres.
La programmation de ce film a donc été révélatrice d’un dysfonctionnement dans la manière dont certaines œuvres emblématiques sont abordées dans le monde cinématographique. La réaction des féministes, très critique face à cette décision, a agi comme un _« réveil »_ qui interpelle le secteur sur ses responsabilités face aux sensibilités contemporaines. Frédéric Bonnaud, directeur général de la Cinémathèque, a déclaré qu’il leur incombait de _« prendre davantage en compte l’éclairage rétrospectif »_ des œuvres, en tenant compte de l’évolution sociale et des droits des victimes.
Des changements à l’horizon
Cette situation a déclenché une prise de conscience au sein de la Cinémathèque. De futures projections devraient s’accompagner d’analyses critiques et d’interventions de spécialistes pour mieux donner sens aux œuvres présentées. Il ne s’agit pas seulement de diffuser des films mais de créer un espace de dialogue sur les sujets sensibles qu’ils abordent. M. Bonnaud a souligné l’importance de cette nouvelle orientation : _« Nous devons assurer un respect maximal envers les victimes et reconnaître le poids de l’histoire onirique de chaque film ». Ces mesures préventives visent à mieux informer et sensibiliser le public.
Vers un avenir éclairé
Le retour sur cette projection annulée souligne le chemin à parcourir dans le domaine culturel, surtout en ce qui concerne les thèmes tabous comme les violences sexuelles. L’approche de la Cinémathèque doit non seulement inclure une réflexion critique, mais aussi favoriser des discussions autour de la réception des œuvres d’art au fil du temps. Ces événements peuvent servir de catalyseur pour entendre les voix des victimes et engendrer des changements positifs dans la manière dont les créations artistiques sont perçues et présentées. L’espoir est de bâtir un avenir où l’art, bien que parfois dérangeant, soit abordé avec la sensibilité et le respect qu’il mérite.
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