Le siège de JP Morgan, à New York, a récemment attiré l’attention des observateurs financiers, notamment en raison des chiffres impressionnants affichés par Compenswiss, l’institution gérant les fonds des assurances sociales helvétiques. Avec un rendement atteignant 7,33 % l’an dernier, les différentes classes d’actifs telles que les obligations, les actions, le pétrole et l’or ont largement contribué à ces résultats. Eric Breval, à la tête de Compenswiss, s’est montré satisfait de ces performances qui témoignent d’une gestion prospère.
La gestion des rentes de retraite, d’invalidité et des prestations liées à la maladie, assurée par les trois principales caisses sociales (AVS, AI et APG), n’a jamais suscité d’inquiétude. « Fin 2024, toutes les classes d’actifs étaient clairement en territoire positif », a précisé Breval lors de la présentation des résultats. Cela témoigne d’une certaine tranquillité pour les futures pensions et protections des travailleurs suisses.
Cependant, un changement important s’est récemment produit. La décision de confier la gestion des fonds à la banque américaine State Street, en juillet 2024, a suscité des questionnements. UBS, qui avait géré ces actifs pendant vingt-six ans, a cédé sa place après avoir proposé des tarifs jugés trop élevés par Compenswiss : 20 millions de francs pour ses services, contre seulement 16 millions pour son concurrent américain. Ce transfert pourrait sembler positif à première vue, mais il soulève des craintes d’un éventuel contrôle des fonds de retraite suisses depuis les États-Unis, surtout dans le climat politique actuel.
La question se pose : quelles seront les implications de ce transfert de gestion sur la future sécurité financière des Suisses ? Sachant que les États-Unis sont réputés pour leurs fluctuations économiques et leur instabilité politique, l’annonce d’un éventuel retour de Donald Trump au pouvoir pourrait aggraver les incertitudes entourant ces investissements. Ainsi, le risque que les actifs suisses soient mis en péril par des décisions politiques à Washington n’est pas à prendre à la légère.
Malgré les bons résultats de Compenswiss, cette situation illustre les défis auxquels se heurte la gestion des fonds de pension à l’international, où l’équilibre des puissances économiques et politiques peut influencer les décisions financières des salariés suisses. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer si ce repositionnement sera bénéfique à long terme ou s’il ouvrira la voie à des complications inattendues.
Pour conclure, les performances de Compenswiss en 2023 ont été encourageantes, mais le changement de gestion soulève de sérieuses interrogations sur la sécurité des fonds. Les assurances sociales helvétiques doivent naviguer prudemment dans cet environnement financier mondial complexe pour garantir la pérennité des rentes et des prestations.
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