mercredi 12 mars 2025

Salariés d’EY en mode survie : des heures de travail infernales !

Au sein de la société EY, la surcharge de travail pèse lourdement sur les employés, comme en témoignent plusieurs membres de l’entreprise. Une auditrice, qui a souhaité rester anonyme, relate son expérience où, en parallèle de maladies liées au stress, elle a dû faire face à des semaines dépassant les 60 heures de labeur. Pour faire entendre leur voix, les salariés prévoient de voter sur le rétablissement de la limite hebdomadaire de travail à 48 heures, dans un contexte où près de 90 % d’entre eux effectuent déjà des heures supplémentaires de façon régulière.

Cette situation préoccupante survient alors que l’accord d’entreprise signé en 2021 permet aux cadres de travailler davantage que les limites stipulées dans la convention collective. Avec un effectif de 3 000 salariés, EY se trouve dans une dynamique où l’exigence de performance conduit à une révision inquiétante des heures maximales travaillées. Des mesures ont été mises en place pour alléger la charge de travail des employés, mais leur applicabilité demeure faible, comme le montre le désengagement observable des ressources humaines face aux déclarations des salariés.

Un point de vue désarmant sur les conditions de travail

Ariane, qui a récemment quitté l’entreprise après cinq années d’activité, dévoile une ambiance de travail souvent accablante : « Dans mon équipe, tout le monde avait de l’eczéma, moi je faisais de la tachycardie. On avait tous en commun des semaines de 60, 70, 80 heures ». Ces symptômes de mal-être physique, comme l’eczéma ou la tachycardie, illustrent la détresse ressentie par de nombreux employés, condamnés à une routine exténuante qui s’étend sur plusieurs jours sans répit.

À l’échelle de l’entreprise, un sondage mené par l’intersyndicale CFDT-CGT-CFTC-FO début 2023 révèle que 25 % des salariés admettent travailler plus de 50 heures par semaine à plus de vingt reprises par an. C’est un véritable appel à l’action qui incite l’intersyndicale à organiser un référendum. Du 14 au 21 avril, les employés pourront se prononcer : souhaitent-ils retrouver une limite de 48 heures hebdomadaires, structure essentielle du travail équilibré ?

Un accord contesté sur la durée du travail

Au cœur du débat se trouve un accord signé en 2021 entre la direction et la CFE-CGC, le syndicat alors majoritaire. Cet accord, bien qu’il ait été conçu pour répondre aux besoins d’une activité accrue, permet aux cadres de travailler au-delà des 48 heures prévues par la convention collective, notamment en période de forte charge. En outre, cet accord introduit des seuils permettant de dépasser 50 et 58 heures par semaine, un aménagement problématique pour les salariés qui peinent à obtenir un soutien adéquat lorsque leur temps de travail excède ces limites. En vérité, peu d’entre eux se sont vu proposer une réduction effective de leur charge de travail malgré des demandes justifiées.

L’intersyndicale a tenté, par des voies légales, de contester cet accord et d’initier une renégociation. Toutefois, ses efforts n’ont pas été couronnés de succès, la CFE-CGC n’étant pas disposée à soutenir cette démarche, ce qui entrave la capacité de l’intersyndicale à dénoncer l’accord actuel. Pendant ce temps, la direction assure que la continuité du dialogue social a permis d’ajuster les règles de l’entreprise, tout en précisant que de nombreuses évolutions ont été mises en œuvre.

Les implications d’un changement

Le recours à un référendum pourrait être un tournant significatif pour les employés d’EY. Pour beaucoup, le rétablissement d’une limite de travail ne se limite pas à une question d’heures, mais touche directement à leur bien-être et à leur santé mentale. En effet, la possibilité de conserver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est fondamentale, surtout lorsque ces travailleurs savent qu’ils sont capables d’offrir bien plus que la norme établit, mais souvent au prix de leur santé.

En résumé, la question de la durée du travail chez EY s’inscrit dans un débat nécessaire sur les droits des salariés et leurs conditions de vie. La réponse des collaborateurs sera révélatrice non seulement de leurs attentes, mais également de leur volonté de redéfinir des normes précieuses qui affectent leur quotidien.

Mots-clés: travail, surcharge, heures supplémentaires, conditions de travail, bien-être salarié, référendum, accord d’entreprise, dialogue social.

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