Le 1er décembre 2024, un événement marquant s’est produit aux Deux-Alpes (Isère) avec l’inauguration du téléphérique Jandri 3S. Cet ouvrage d’exception, doté d’un budget de 148 millions d’euros, représente le projet le plus onéreux jamais réalisé dans les Alpes. Ce téléphérique, à la conception largement française grâce à l’entreprise Poma, symbolise non seulement l’innovation technique mais également la volonté de l’industrie du ski de persévérer malgré les défis posés par le changement climatique.
Le Jandri 3S relie la station au sommet de son domaine, culminant à 3 200 mètres d’altitude et réduisant considérablement le temps de transport pour les skieurs. À seulement dix-sept minutes, ce téléphérique remplace l’ancien, qui nécessitait quarante minutes pour le même trajet. Sa capacité de transport, doublée à 3 000 skieurs par heure, illustre un investissement significatif dans l’avenir du domaine skiable, qui se distingue par ses 200 kilomètres de pistes dans l’un des plus hauts secteurs de France.
Un projet d’ampleur pour un domaine skiable d’exception
C’est samedi matin, en pleine effervescence, que le Jandri 3S a débuté ses rotations. Fabrice Boutet, le directeur général de SATA Group, a exprimé une fierté palpable, comparaissant cette réalisation à un moment solennel. La station des Deux-Alpes, point culminant du ski français, attire de plus en plus de skieurs, avec une augmentation notable de la fréquentation. En effet, depuis 2019, le nombre de « journées skieurs » est passé de 1,2 à 1,4 million par an. Cet essor est d’autant plus remarquable dans un secteur dont la fréquentation globale est en recul.
Investir en temps de crise
Dans un contexte de défis environnementaux croissants, le telephérique Jandri 3S se positionne comme un véritable symbole d’optimisme. Alors que la Cour des comptes a récemment prédit que seules quelques stations skiables parviendraient à subsister au-delà de 2050, les Deux-Alpes, grâce à son altitude et à ses infrastructures, semblent se préparer à un futur plus radieux. M. Boutet explique : « Peut-être que d’ici là, le bas des pistes ne sera plus à 1 600 mètres, mais à 2 100 mètres. On s’y prépare. Cela ne nous empêche pas d’avoir de belles années devant nous. »
Une réponse aux enjeux climatiques
Le changement climatique représente un défi majeur pour l’industrie du ski, comme le démontre la situation du glacier des Deux-Alpes. Pourtant, SATA Group semble convaincu de la viabilité de leur investissement à long terme. La stratégie adoptée ici illustre une volonté de pérenniser les activités de la station, tout en tapissant le chemin pour répondre aux attentes des skieurs dans les décennies à venir. De plus, la station est prête à récupérer l’afflux de nouveaux clients provenant des stations plus basses et moins enneigées, anticipant ainsi une évolution démographique des amateurs de sports d’hiver.
Préparation à l’avenir
Avec sa capacité à attirer de nouveaux skieurs, le domaine des Deux-Alpes s’inscrit dans une dynamique de développement durable. Fabien Felli, président de Poma, souligne à juste titre qu’un bon nombre de stations de montagne investissent actuellement dans des infrastructures en prévision du changement climatique, dit-il : « Toute une série de stations d’altitude investissent en ce moment dans des équipements qui les projettent sur trente ans. »
Les Deux-Alpes deviennent donc un exemple phare d’adaptabilité face à un environnement en constante mutation, illustrant comment l’industrie du ski peut évoluer et se renforcer face aux défis contemporains.
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