Les responsables politiques de tous bords esquivent scrupuleusement le sujet lorsque l’hypothèse d’un effort des retraités est évoquée pour participer à la résorption du déficit de notre système par répartition. Le gouvernement l’a écartée d’emblée dans son projet de réforme : pas question de prendre des mesures qui auraient pour effet de dégrader le montant des pensions.
Cette orientation est discutée, voire critiquée, par quelques économistes et une poignée de francs-tireurs, au nom de l’équité entre générations, notamment après la crise liée au Covid-19, lors de laquelle la protection de nos aînés a été érigée en priorité. Lors de la campagne présidentielle 2022, Emmanuel Macron a martelé sa doctrine : « Le système (…) ne permet plus de financer les retraites, déclarait le chef de l’Etat sortant. La question, c’est : comment on l’ajuste ? En baissant les pensions ? Ce n’est pas juste. »
Depuis, l’exécutif et ses alliés s’astreignent à cette ligne. Elisabeth Borne a affirmé : « Ce qu’on exclut (…), c’est de baisser le montant des retraites ». François Bayrou a appelé à « garantir une juste répartition des efforts ». Olivier Dussopt a martelé : « Notre objectif est de financer cette réforme par le travail, de ne pas amputer le pouvoir d’achat des retraités, quels qu’ils soient, quel que soit leur revenu. » La quasi-totalité des députés de la majorité tiennent le même discours : « Baisser les pensions, c’est une ligne rouge absolue », a lancé Aurore Bergé. Eric Woerth a commenté : « Je ne vois pas trop ce que signifie mettre à contribution les retraités pour financer notre système par répartition. » Nicolas Turquois a estimé : « Mettre les retraités à contribution est un non-sens total ».
Le gouvernement et ses alliés sont unanimes : il ne faut pas baisser le montant des pensions pour financer la réforme. Les retraités y participent déjà, notamment en payant la CSG, et il faut préserver le niveau de leurs pensions.
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