mercredi 18 juin 2025

Reprise confirmée pour le marché de l’immobilier ancien

Dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux, le marché de l’immobilier ancien en France semble amorcer une reprise prometteuse en 2025. Après plusieurs années de recul significatif des ventes et une baisse continue des prix, cette dynamique nouvelle suscite l’intérêt des acteurs du secteur. Portée par des facteurs économiques stabilisés et des ajustements entre l’offre et la demande, cette évolution offre des perspectives encourageantes pour les acheteurs et les vendeurs. Cependant, cette résurgence s’accompagne de nombreux enjeux, notamment en matière de régulation, d’inflation et de marché locatif, qui restent à surveiller de près.

Reprise spectaculaire du marché immobilier ancien en 2025 : une croissance à surveiller

Après plus de deux ans de crise sévère, le marché de l’immobilier ancien semble connaître une véritable résurgence en 2025. Selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), cette année marque une reprise solide et durable, avec une prévision de 940.000 transactions, soit une hausse spectaculaire de 11 % par rapport à 2024. Cette tendance positive intervient après une baisse marquée des ventes de 22 % en 2023 et de 9 % en 2024, accompagnée d’une diminution des prix de 2,1 %.

Cette reprise est attribuée à un alignement favorable entre l’offre et la demande, ainsi qu’à une stabilisation progressive des conditions économiques. « La reprise est bien ancrée et installée », affirme Cantin, soulignant que les indicateurs du marché confirment une normalisation après des années tumultueuses. Pour les acheteurs comme pour les vendeurs, 2025 pourrait offrir une fenêtre d’opportunité idéale.

Toutefois, les experts appellent à une vigilance accrue, car la reprise pourrait être influencée par des facteurs tels que l’évolution des taux d’intérêt, les politiques fiscales et les réformes législatives en cours. Surveiller de près cette dynamique sera crucial pour anticiper les tendances à venir dans le secteur immobilier français.

Inflation et prix immobiliers : vers une stabilité tant attendue

Depuis 2020, l’inflation et la hausse des prix de l’immobilier ont évolué à des rythmes discordants, créant un climat d’incertitude pour les ménages et les investisseurs. En 2025, ces deux indicateurs semblent enfin converger, marquant une étape vers un marché équilibré. Selon Loïc Cantin, cette stabilisation est une avancée significative pour le secteur.

La dynamique actuelle montre une croissance des prix alignée avec l’inflation, un phénomène rarement observé ces dernières années. Cette situation pourrait encourager les acheteurs, rassurés par un environnement économique moins volatile. Les vendeurs, de leur côté, bénéficient d’une meilleure visibilité sur la valorisation de leurs biens.

Cependant, cette stabilité reste fragile. Des facteurs tels que les tensions géopolitiques, les variations des taux directeurs de la Banque centrale européenne ou encore les réformes fiscales pourraient rapidement perturber cet équilibre. Les professionnels du secteur doivent donc rester prudents face à ces incertitudes, tout en cherchant des stratégies pour pérenniser cette période de stabilité tant espérée.

Agences et emploi en crise : un secteur immobilier en quête de renaissance

Le secteur immobilier a traversé une période noire, avec près de 2.500 agences ayant fait faillite en trois ans, selon le cabinet Altares. Cette crise a également coûté 15.000 emplois salariés entre 2022 et 2024, selon l’Urssaf. Ces chiffres témoignent de l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les professionnels de l’immobilier en France.

Les causes de cette hémorragie sont multiples : baisse des transactions, hausse des coûts d’exploitation et incertitudes réglementaires. En conséquence, de nombreuses agences peinent à maintenir leurs activités dans un contexte économique tendu. Pourtant, avec la reprise annoncée du marché en 2025, certains signes de redressement commencent à apparaître.

Pour relancer le secteur, la Fédération nationale de l’immobilier appelle à des mesures structurelles. Parmi elles, la simplification des procédures administratives, le soutien à la formation professionnelle et des incitations fiscales pour les nouvelles agences. L’objectif est clair : restaurer la confiance et redonner un nouvel élan à une industrie essentielle pour l’économie française.

Marché locatif sous tension : une pénurie qui inquiète

Le marché locatif français traverse une crise sans précédent. La pénurie de logements disponibles, combinée à une demande en constante augmentation, provoque une flambée des loyers et met de nombreux ménages en difficulté. « La crise du logement est devant nous », alerte Loïc Cantin, président de la Fnaim, pointant un déséquilibre structurel.

Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : une baisse de l’offre locative de qualité, des contraintes réglementaires croissantes et un manque d’incitations pour les propriétaires à investir dans des biens destinés à la location. Résultat, les classes moyennes et les étudiants peinent à se loger, surtout dans les zones tendues comme Paris, Lyon ou Bordeaux.

Face à cette tension, les experts appellent à des mesures d’urgence. Une politique de construction ambitieuse, des incitations fiscales pour les bailleurs et une simplification des règles locatives pourraient contribuer à atténuer la crise. Sans une action rapide, les perspectives du marché locatif risquent de se détériorer encore davantage.

Encadrement des loyers : frein ou solution pour les investisseurs ?

Introduit comme une mesure temporaire, l’encadrement des loyers fait désormais l’objet d’un débat intense, alors que des parlementaires de gauche proposent de le pérenniser au-delà de 2026. Si cette régulation vise à protéger les locataires face à la flambée des prix, elle est perçue par les investisseurs comme un obstacle majeur à la rentabilité de leurs projets.

De nombreux propriétaires estiment que cette mesure envoie un mauvais signal au moment où le secteur a besoin de nouveaux capitaux pour répondre à la pénurie locative. Les rendements amoindris et les restrictions imposées par cet encadrement dissuadent en effet certains investisseurs de se lancer ou de maintenir leurs biens sur le marché.

Pour autant, ses défenseurs soulignent que l’encadrement des loyers est essentiel pour contenir les inégalités et garantir un accès au logement pour tous. Trouver un équilibre entre régulation et attractivité du marché est un défi complexe que les décideurs politiques devront relever dans les mois à venir.

Rénovations énergétiques : une course contre la montre avant 2028

Les règles de décence énergétique imposées par la loi exigent que les logements classés F au diagnostic de performance énergétique (DPE) soient rénovés d’ici 2028 pour pouvoir être loués. Cependant, cet objectif ambitieux semble difficile à atteindre. « On n’atteindra pas les objectifs en 30 mois », avertit Loïc Cantin, qui considère ces exigences comme irréalistes.

Le principal frein réside dans le coût élevé des travaux, qui dissuade de nombreux propriétaires. De plus, les aides de l’État, comme le dispositif MaPrimeRénov’, restent limitées et risquent de ne pas suffire à accompagner un nombre croissant de projets. Face à ces contraintes, les acteurs du secteur demandent un soutien accru, notamment par une augmentation du budget alloué aux subventions.

En parallèle, la montée en compétence des artisans spécialisés et la simplification des démarches administratives pourraient accélérer le rythme des rénovations. Toutefois, sans un effort concerté, la France risque de manquer ses engagements environnementaux tout en aggravant la crise du logement locatif.

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