mercredi 22 janvier 2025

Mobilisation historique : l’emploi industriel en danger !

Le 22 janvier 2025, à Paris, plusieurs centaines de salariés issus de divers secteurs, dont la chimie, l’automobile et la grande distribution, se sont rassemblés devant le ministère de l’Économie. À l’initiative de la CGT, cette manifestation visait à interpeller le gouvernement sur la dégradation de l'emploi industriel en France. La mobilisation s’inscrit dans un contexte économique inquiétant, avec des suppressions d'emplois massives annoncées par plusieurs grandes entreprises.

Ce rassemblement a notamment été motivé par l’annonce d’Arkema concernant la suppression de 154 postes en Isère, en parallèle des menaces pesant sur le personnel de son fournisseur Vencorex. D’autres entreprises, comme Auchan et Michelin, sont également touchées, avec des milliers de postes en péril, accentuant la colère des travailleurs et des syndicats.

Une mobilisation significative contre la précarité de l'emploi

À travers toute la France, des bus affrétés par la centrale syndicale ont permis aux employés de différents secteurs de converger vers Paris. Parmi eux, ceux d’Auchan sont particulièrement préoccupés, avec près de 2 400 postes menacés. De même, Michelin, qui projette de fermer deux usines, met en danger l’avenir de 1 254 salariés. Ce contexte a entraîné une atmosphère de défi où circulaient de nombreux drapeaux et une banderole revendicative portant le message : « Stop à la casse industrielle, à la casse sociale, à la répression syndicale ».

Emmanuel Grandjean, coordinateur de la CGT chez Arkema, a dénoncé la manière dont l’entreprise tire profit de la situation difficile de Vencorex pour supprimer des emplois, soulignant que cela posait des questions cruciales sur la souveraineté industrielle de la France. Ses propos mettent en lumière l’importance de l’usine Arkema de Jarrie, qui fournit des fluides techniques essentiels et du carburant pour les fusées d’Arianespace.

Un enjeu économique majeur

Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et maire de Pont-de-Claix, a précisé les enjeux liés à la situation de Vencorex, évoquant les décisions imminentes qui pourraient déterminer l’avenir de la chimie en France. Le tribunal de commerce de Lyon doit se prononcer sur un projet de reprise par un concurrent chinois, avec des conséquences potentielles sur 460 emplois.

Ferrari a également plaidé pour une « nationalisation temporaire » de Vencorex, une démarche similaire à celle réalisée en 2018 pour les chantiers navals de Saint-Nazaire. Il estime à 200 millions d’euros sur dix ans le coût d’une telle intervention, en comparaison avec les milliards nécessaires pour dépolluer et démanteler le site en cas de fermeture.

Des témoignages évocateurs d’un malaise général

Les témoignages des employés présents révèlent une colère profonde contre la gestion actuelle des entreprises, accusées de privilégier leurs actionnaires au détriment des emplois. Jean-Paul Barbier, élu syndical chez Auchan, a exprimé son indignation : « La colère est grande, on est viré comme des malpropres, ça fait vingt-cinq ans que je suis à Auchan ». Son appel résonne avec celui de la CGT, qui dénonce une situation alarmante avec plus de 300 plans de licenciements en cours, menaçant environ 200 000 postes en France.

Le climat tendu qui règne actuellement dans le monde du travail français souligne une réelle fracture entre la nécessité de maintenir des emplois et les préoccupations économiques des grandes entreprises. Les manifestations, comme celle du 22 janvier, permettent aux syndicats de porter ces enjeux au devant de la scène politique.

À l’heure où la précarisation de l'emploi impacte de nombreux secteurs, l’affrontement entre salariés, syndicats et patronat semble inévitable, appelant à un véritable débat sur les politiques de l'emploi en France.

Mots-clés: CGT, emploi industriel, secteurs menacés, manifestations, souveraineté industrielle, nationalisation.

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