Un magasin du Groupe Pão de Açúcar, au Brésil
Le Groupe Casino envisage de quitter prochainement le Brésil. Après avoir vendu sa participation dans l’enseigne Assaí Atacadista, leader local de la vente en gros, le groupe stéphanois a annoncé son intention de se défaire de son dernier actif dans le pays : le Grupo Pão de Açúcar (GPA), dont il détient 40,9% des actions. Fondé en 1948 par Valentim Diniz, un immigré portugais, GPA est aujourd’hui le deuxième plus grand réseau de distribution du Brésil, avec 19 marques, plus de 700 magasins et 37 699 employés.
La décision du Groupe Casino s’inscrit dans le cadre d’un vaste plan de restructuration visant à surmonter d’importantes difficultés financières. Avec une dette de 6,4 milliards d’euros, le groupe est contraint de céder ses enseignes en Amérique latine, qui représentent la moitié de ses ventes (17,8 milliards d’euros en 2022) et emploient trois quarts de ses effectifs (environ 150 000 personnes). Le Groupe Casino devrait également se séparer du groupe colombien Éxito, présent en Colombie (492 magasins), en Uruguay (96 magasins) et en Argentine (33 magasins).
Au Brésil, la mise en vente de GPA suscite l’enthousiasme des marchés. La valeur de l’action de GPA a augmenté de 14% depuis le 26 juin, date de l’annonce. Les investisseurs voient là une excellente nouvelle pour le groupe, qui a besoin d’une nouvelle direction. Malgré la crise de Groupe Casino, la réputation du géant brésilien n’est pas entachée. Évalué en bourse à environ 5 milliards de reais (970 millions d’euros), GPA bénéficie toujours d’une très bonne image auprès des consommateurs brésiliens. Les supermarchés Pão de Açúcar, enseigne phare de GPA, sont particulièrement appréciés des consommateurs aisés des grandes villes. Leur succès repose sur leur modernité et leur service de qualité.
Désormais, la question est de savoir à qui reviendra ce joyau de la grande distribution brésilienne. Certains placent Abilio Diniz, fils du fondateur de GPA et ancien proche de l’ex-président Jair Bolsonaro (2019-2022), en tête de la liste des intéressés. En 2012, cet homme d’affaires avait été évincé du conseil d’administration de sa propre entreprise par Jean-Charles Naouri, PDG et actionnaire majoritaire de Casino, après avoir tenté sans succès une fusion entre GPA et le groupe Carrefour Brésil. Aujourd’hui, Abilio Diniz possède 8,4% de Groupe Carrefour et 12% de sa filiale brésilienne, principal employeur privé du pays.
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