mercredi 30 avril 2025

Isidore Partouche, pionnier des casinos, s’est éteint à 94 ans

Isidore Partouche, une figure incontournable du monde des casinos, s’est éteint à l’âge de 94 ans, laissant derrière lui un héritage exceptionnel. Connu comme le « roi des machines à sous », cet entrepreneur visionnaire a révolutionné l’industrie du jeu en France et au-delà, transformant son groupe familial en un véritable empire. Son parcours, marqué par l’audace et la persévérance, incarne une réussite fondée sur des valeurs fortes et une capacité à innover sans cesse. Retour sur la vie et l’œuvre d’un homme qui a redéfini le secteur des casinos et marqué les esprits par son ambition hors norme.

Le patriarche des casinos : l’héritage d’Isidore Partouche

Isidore Partouche, figure emblématique des casinos français, a marqué l’histoire de l’industrie du jeu avec son ambition et son flair exceptionnel pour les affaires. Décédé à l’âge de 94 ans, ce visionnaire autodidacte a bâti un empire familial qui compte aujourd’hui 44 casinos, 12 hôtels, et 44 restaurants répartis en France et à l’international. En rivalité constante avec le groupe Barrière, il est parvenu à surpasser ce géant en nombre d’établissements, tout en maintenant une forte rentabilité. L’héritage qu’il laisse derrière lui ne se limite pas aux chiffres : c’est un modèle de réussite fondé sur l’audace, l’innovation et la persévérance.

Des débuts audacieux dans l’Algérie française

Né en 1931 à Trezel, sous l’Algérie française, Isidore Partouche a grandi dans une famille de commerçants juifs de l’Oranais. Après une formation en radioélectricité, il devient le premier concessionnaire Philips en Algérie, montrant déjà un goût prononcé pour les affaires. À son arrivée en France, il investit dans des activités variées, notamment une piste de karting et une boîte de nuit au Touquet. Refusant les aides destinées aux rapatriés, il affronte ses défis avec détermination, malgré des démêlés fiscaux. Ces premiers pas dans l’entrepreneuriat ont forgé son caractère et jeté les bases de son futur empire.

Le pari gagnant du casino de Saint-Amand

En 1973, Isidore Partouche fait un geste audacieux en rachetant le casino de Saint-Amand pour un franc symbolique. Ce petit établissement au bord de la faillite devient le point de départ de son ascension fulgurante. Aidé par sa famille, il restructure rapidement le casino et le transforme en un lieu rentable et dynamique. Cet investissement stratégique illustre son mantra : « Acheter pas cher, restructurer vite pour encaisser beaucoup ». Ce premier coup de maître annonce l’expansion future de son empire dans le secteur des jeux et du divertissement.

Machines à sous : la révolution qui a redéfini le jeu

Isidore Partouche a été l’un des premiers à saisir le potentiel lucratif des machines à sous, autorisées en France à la fin des années 1980. En équipant ses casinos de ces fameux « bandits manchots », il transforme radicalement l’expérience des joueurs. Les établissements deviennent des lieux de divertissement à part entière, attirant un public toujours plus large. Cette stratégie, combinée à une vision de l’innovation, a permis au groupe Partouche de générer des revenus considérables, consolidant ainsi sa position de leader dans l’industrie des jeux.

Partouche : un empire familial en pleine croissance

Le groupe Partouche, fondé sur des valeurs familiales solides, s’est développé rapidement pour devenir un acteur majeur du secteur des casinos. En 2002, il devient le premier casinotier de France en nombre d’établissements, tout en introduisant des concepts novateurs comme le « Pasino », des complexes de divertissement combinant jeux, spectacles et espaces événementiels. La diversité de ses activités – allant des hôtels aux restaurants – témoigne de l’ambition d’Isidore Partouche et de son engagement à offrir une expérience complète à ses clients. En 2023-2024, le groupe enregistre un chiffre d’affaires de 434 millions d’euros, preuve de son succès durable.

Un visionnaire engagé jusqu’à son dernier souffle

Isidore Partouche n’a jamais cessé de travailler pour son empire, même dans ses dernières années. Doté d’un réseau impressionnant – notamment des connexions politiques sous Mitterrand – il a su maintenir la dynamique de son groupe tout en entreprenant des rénovations ambitieuses dans ses établissements. Sa célèbre blague « Pour gagner au casino, il faut en acheter un ! » reflète l’esprit entrepreneurial qui l’a guidé tout au long de sa vie. Ce visionnaire laisse derrière lui une histoire inspirante, un modèle de persévérance et une entreprise prospère qui continue de croître.

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