Un nouveau rapport de l’ONG britannique The Fairness Foundation révèle que le Royaume-Uni est le deuxième pays le plus inégalitaire en termes de richesse au sein des États membres de l’OCDE, juste après les États-Unis. Les 10 % des citoyens les plus riches empochent entre 50 et 60 % de la richesse nationale, tandis que la moitié la plus pauvre ne détient qu’une infime part de 9 %. Cette situation met en lumière un phénomène préoccupant : l’écart entre les plus aisés et les plus modestes ne cesse de grandir, menaçant la cohésion sociale.
Ce rapport, dévoilé mardi, souligne que bien que la proportion de richesses détenues par les plus riches soit restée relativement stable au cours des dernières décennies, l’écart en valeurs absolues a, lui, considérablement augmenté. En 2006, une famille des 10 % les plus privilégiés possédait en moyenne 900 000 livres (environ 1,1 million d’euros) de plus par adulte qu’un foyer moyen. Aujourd’hui, cette somme atteint 1,2 million de livres (environ 1,44 million d’euros). Will Snell, le directeur de l’organisation, insiste sur le fait que « cette accumulation de richesses au sommet de l’échelle sociale est due à l’augmentation de la valeur des avoirs qui la constituent », soulignant ainsi une dynamique économique qui laisse les plus démunis derrière.
Les conséquences des inégalités sur la société
Les répercussions de cette concentration de richesse sont significatives. La richesse totale des ménages britanniques, qui atteint aujourd’hui 14 600 milliards de livres, correspond à huit fois le revenu national. Ce chiffre était de seulement trois fois le revenu national en 1980. Les groupes les plus vulnérables, comme les jeunes, les minorités ethniques, et les femmes, se retrouvent détentrices des plus petites portions de ce patrimoine national. La Fairness Foundation a également étudié les effets de cet écart grandissant à travers 41 risques identifiés qui touchent la société en son ensemble. Parmi eux, la mobilité sociale est sévèrement compromise.
Éducation et inégalités d’opportunités
Le rapport révèle que « les gens fortunés investissent davantage dans l’éducation de leurs enfants, par le biais d’une école privée ou de tuteurs ». Cette situation pousse les enfants issus de familles défavorisées à accumuler un retard scolaire significatif. À 16 ans, ces jeunes accusent un retard d’environ 19 mois par rapport à leurs camarades mieux lotis. Cette disparité en matière d’éducation entraîne des inégalités d’opportunités, favorisant ainsi la reproduction des inégalités de classe sociale. Les résultats scolaires impactent directement les perspectives d’avenir des enfants, creusant ainsi encore plus le fossé entre les différentes couches de la société.
Logement et précarité
La crise du logement, exacerbée par ces inégalités, laisse de nombreux jeunes sans possibilité d’acquérir un bien immobilier. « Pour la plupart des jeunes, il n’est plus envisageable aujourd’hui d’acquérir un bien immobilier », fait remarquer Liam Byrne, un parlementaire travailliste. Cette situation les rend vulnérables face à des loyers toujours plus élevés, notamment dans les grandes villes. En revanche, les plus riches continuent à enregistrer une hausse constante de la valeur de leurs biens immobiliers, aggravant ainsi les tensions sociales.
Impact économique des inégalités
Au-delà des problèmes sociaux, les inégalités patrimoniales freinent également la croissance économique. « Le dénuement empêche une part significative de la population de participer pleinement au marché du travail, restreint le réservoir d’employés qualifiés et limite les risques financiers que les gens sont prêts à prendre pour lancer une entreprise », constate The Fairness Foundation. Cette dynamique met en péril non seulement la stabilité économique du pays, mais également la possibilité pour tous ses citoyens de contribuer à la prospérité collective.
Face à cette situation alarmante, il devient crucial d’envisager des mesures visant à réduire les inégalités de richesse et à garantir une meilleure répartition des ressources. Le défi à relever est immense, mais il est indispensable pour assurer un avenir plus équitable et stable pour toutes les couches de la société britannique.
Mots-clés: inégalités de richesse, Royaume-Uni, The Fairness Foundation, éducation, logement, politique sociale