Le ministre français de l’Économie, Eric Lombard, a exprimé son inquiétude quant à la hausse des droits de douane de 25 % sur les automobiles importées, une décision récemment annoncée par le président américain Donald Trump. Lors d’une intervention sur France Inter le 27 mars, Lombard a qualifié cette mesure d’« agressive » et a souligné qu’elle ne favorisait pas la coopération, essentielle pour résoudre les tensions commerciales.
Le 25 mars, Trump a fait état de nouveaux tarifs visant les voitures fabriquées en dehors des États-Unis, lesquels entreront en vigueur le 2 avril. Comme l’a précisé le président, l’objectif est de « faire payer les pays qui prennent notre richesse », augmentant ainsi le total des taxes à 27,5 % de la valeur des véhicules importés. Lombard a réagi en signalant que l’Union européenne pourrait, en réponse, envisager des hausses similaires sur les produits américains. « Nous devons agir face à des mesures d’agression » a-t-il déclaré, indiquant qu’une riposte s’imposait pour protéger l’économie européenne.
Le clivage se renforce au sein de l’Union européenne, avec l’Allemagne appelant à une « réponse ferme » tandis que le Royaume-Uni adopte une approche plus conciliatoire. Dans un communiqué, le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, a affirmé qu’il était « crucial de ne pas céder face aux États-Unis », une position particulièrement pertinente pour l’industrie automobile allemande, frappée de plein fouet par ces nouvelles taxes.
Les marchés boursiers ont rapidement réagi à ces annonces. À Francfort, les actions des géants de l’automobile ont chuté, avec BMW enregistrant une baisse de 4,41 % et Mercedes 5,38 %. En France, Stellantis et Valeo ont également subi des pertes significatives. Selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), ces droits de douane auront des répercussions « négatives » sur l’industrie automobile mondiale. L’industrie britannique a, quant à elle, appelé à la nécessité d’un « accord » entre Londres et Washington pour éviter une escalade des tensions commerciales.
Les constructeurs américains tels que Ford, GM et Stellantis ont exprimé leur préoccupation, soulignant que ces nouvelles taxes pourraient « faire monter les prix pour les consommateurs ». De leur côté, les entreprises japonaises, dont Toyota, ont également subi des pertes en Bourse, avec une chute de leurs actions de 3 % dès l’ouverture des marchés.
Le Japon avertit que cette situation pourrait porter atteinte aux relations économiques avec les États-Unis, tandis que le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, promet de répondre aux agressions commerciales de manière appropriée. Dans cette ambiance tendue, la Chine a affirmé qu’aucune nation ne sortait gagnante d’une guerre commerciale, tandis que le président brésilien a insisté sur l’importance d’une réaction adéquate face à cette situation.
Les répercussions de ces décisions sont d’ores et déjà perceptibles et pourraient redéfinir les échanges commerciaux internationaux, accentuant les tensions entre les nations et bouleversant l’équilibre d’une industrie automobile déjà fragilisée par les crises passées.
Mots-clés: Eric Lombard, droits de douane, Donald Trump, Union européenne, secteur automobile, guerre commerciale