mercredi 15 janvier 2025

Explosion de touristes en Espagne : un record alarmant !

En 2023, l’Espagne a atteint un chiffre record en accueillant 94 millions de touristes, une hausse réjouissante de 10 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance sans précédent soulève cependant des inquiétudes quant aux conséquences du surtourisme, poussant le gouvernement à mettre en œuvre des actions pour atténuer la congestion dans des zones très fréquentées. Les retombées économiques de cette affluence, bien que positives, créent des tensions dans certaines régions où les habitants dénoncent des impacts néfastes sur leur quotidien.

Avec une affluence remarquable, l’Espagne se confirme comme la deuxième destination touristique mondiale, juste derrière la France. Le ministre de l’Industrie et du Tourisme, Jordi Hereu, a souligné lors d’une récente conférence de presse que le pays « continue de battre des records en matière d’accueil ». En 2023, les recettes générées par le secteur se chiffrent à 126 milliards d’euros, surpassant les 108 milliards de l’année précédente. En outre, pour 2024, l’association professionnelle Mesa del Turismo estime que le pays pourrait accueillir jusqu’à 95 millions de visiteurs, avec des dépenses totales atteignant 200 milliards d’euros, dont une part significative proviendra des résidents.

Les enjeux économiques et sociaux du tourisme

Cette explosion de la fréquentation touristique est une bonne nouvelle pour l’économie espagnole, prédite à croître de 3,1 % en 2024, un taux largement supérieur à celui de la zone euro, où la croissance devrait se limiter à 0,8 %. Toutefois, cette hausse attise des tensions dans certaines zones prisées comme Barcelone, Malaga, ou les îles Baléares, où des manifestations s’opposent aux effets indésirables du surtourisme. Les habitants expriment leur mécontentement face à la saturation des infrastructures et la transformation de leur paysage commercial, où les boutiques traditionnelles laissent place à des commerces adaptés aux touristes, entraînant une flambée des loyers.

La mairie de Barcelone a pris des mesures significatives face à cette situation précaire en décidant de ne pas renouveler les licences pour environ 10 000 appartements touristiques qui expirent d’ici novembre 2028. Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a également reconnu que « dans le pays, il y a trop de Airbnb et pas assez de logements », et a annoncé un plan articulé autour de la régulation des locations touristiques pour répondre à la crise du logement résidenciel.

Les mesures gouvernementales contre le surtourisme

Dans le cadre de cette démarche, Sanchez a évoqué l’augmentation de la fiscalité sur les locations saisonnières, qui pourraient être traitées comme des activités commerciales, ainsi qu’une taxe pouvant atteindre « jusqu’à 100 % » sur les achats immobiliers effectués par des non-résidents ou des étrangers hors de l’Union européenne. Cette dernière initiative pourrait impacter jusqu’à 27 000 transactions par an, bien que la date d’application reste à déterminer.

Un avenir à définir pour le modèle touristique

Le gouvernement espagnol ambitionne ainsi de favoriser un modèle touristique plus qualitatif et moins concentré, en valorisant la diversité des saisons, produits, et destinations, en réponse aux enjeux liés à la surfréquentation des lieux emblématiques. Cela implique une stratégie de « désaisonnalisation » visant à repenser l’afflux touristique tout en préservant l’attractivité et l’intégrité des sites espagnols tout en tenant compte des préoccupations locales.

À mesure que les touristes affluent, l’Espagne se doit de trouver un équilibre entre l’accueil de visiteurs et la préservation des intérêts de sa population locale. Le défi consiste à maximiser les retombées économiques du tourisme tout en préservant la qualité de vie de ses citoyens.

Mots-clés: tourisme en Espagne, surtourisme, Barcelone, mesures gouvernementales, économie espagnole

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