Rares sont les personnalités ayant eu une influence si marquée sur les marchés que celle d’Elon Musk. À l’heure actuelle, la valorisation de sa société Tesla atteint 1 250 milliards de dollars (soit 1 200 milliards d’euros), ce qui équivaut à vingt fois la capitalisation boursière des plus grands noms de l’industrie automobile. En l’espace de dix ans, Musk a réussi à s’imposer comme le premier et le plus fructueux vendeur de véhicules électriques au monde, un exploit que ses concurrents auraient jugé inimaginable.
L’histoire entre Tesla et ses investisseurs semble loin de toucher à sa fin. Lors de l’annonce de résultats décevants le mercredi 29 janvier, avec une légère baisse des ventes (-1 %) et une réduction significative de sa marge opérationnelle, qui est passée de 8,2 % à 6,2 %, le marché a néanmoins manifesté sa confiance. Les promesses de Musk de faire de son entreprise le premier fournisseur de véhicules autonomes d’ici 2025 ont captivé l’attention. Il annonce l’arrivée de ses premiers robots-taxis dans les rues d’Austin, au Texas, dès le mois de juin. En outre, des nouveautés sont en préparation avec l’introduction de nouveaux modèles, le déploiement de milliers de robots humanoïdes et une intelligence artificielle jugée parmi les meilleures au monde.
L’aspect politique de ses investissements a également retenu l’attention des actionnaires. En effet, le soutien financier de Musk à Donald Trump, s’élevant à 250 millions de dollars, pourrait lui avoir rapporté 500 milliards de dollars. En un mois, entre le 4 novembre 2024, veille des élections présidentielles, et le 30 janvier, la capitalisation boursière de Tesla a gonflé de 64 %.
Toutefois, malgré ces résultats encourageants, une partie de cette valorisation reste fondamentalement hypothétique. En s’impliquant dans le jeu politique, Musk doit consentir à naviguer dans ses aléas. Un incident survenu le 20 janvier, interprété comme un salut nazi, a conduit à une perte de 150 milliards de dollars de la valeur de Tesla, soulevant des préoccupations sur sa gestion de l’image publique. De plus, d’autres menaces, plus terre-à-terre, pèsent sur l’avenir de l’entreprise.
L’une des principales inquiétudes réside dans la surévaluation de l’entreprise. Avec un ratio de bénéfice par action excédant 100, la société surpasse tous les autres constructeurs automobiles. La valorisation de Tesla est dix fois supérieure à celle de Toyota, le premier fabricant automobile mondial et l’un des plus rentables, et vingt fois celle de Volkswagen. Bien que les investisseurs voient Tesla comme un acteur de la haute technologie, il est surprenant de constater que son action est trois fois plus chère que celles d’Apple, de Google ou de Meta. Une telle anomalie ne peut perdurer indéfiniment.
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