Le chèque énergie, un dispositif essentiel pour soutenir les ménages à faibles revenus, sera accessible jusqu’au 31 décembre pour les demandes de 2024. Malgré une première vague de distribution en avril, les autorités et organismes concernés s’inquiètent que de nombreux foyers éligibles n’aient pas encore pu bénéficier de cette aide. Cette situation a suscité des appels à des délais supplémentaires, notamment à cause des difficultés rencontrées par certaines populations pour accéder à la plateforme en ligne dédiée.
La mesure, mise à la disposition des citoyens les plus modestes, permet de financer une partie de leurs factures d’énergie ou des travaux de rénovation. En 2023, avec les changements dans le dispositif, le gouvernement a prévu une réattribution automatique des chèques. Toutefois, des acteurs du secteur s’élèvent contre le manque de communication et le risque d’exclusion numérique qui pèse sur une partie de la population.
### L’importance du chèque énergie pour les ménages modestes
Le chèque énergie, comme on peut le constater depuis son lancement en 2018, représente une bouffée d’oxygène pour près de 5,7 millions de foyers à faibles revenus en France. Ce dispositif, qui permet de subventionner les factures d’énergie et de financer certaines rénovations énergétiques, aide les familles à faire face à la flambée des prix de l’énergie. En 2023, le chèque allait de 48 à 277 euros, une aide qui peut faire une réelle différence dans le budget d’un ménage.
En avril 2023, une première vague de 5,5 millions de chèques a été automatiquement envoyée, mais des foyers potentiellement bénéficiaires n’ont pu en bénéficier à cause de raisons administratives. À ce jour, seulement 12 % des chèques ont été attribués au million de nouveaux ayants droit attendus, comme l’indique Françoise Thiebaut, coordinatrice énergie au Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal).
### Accès limité et défis numériques
Face à la complexité des démarches, un groupe d’associations et d’organismes a tiré la sonnette d’alarme, affirmant que les populations vulnérables rencontrent de réelles difficultés à accéder à cette aide, particulièrement les plus démunis. Françoise Thiebaut souligne que de nombreuses personnes de ces premiers déciles de la population n’ont pas forcément accès à Internet ou à un ordinateur, rendant les démarches en ligne très laborieuses.
“Ils ont souvent un téléphone, mais ce n’est pas facile de faire ces démarches sur un smartphone”
, ajoute-t-elle. Dans ce contexte, un projet d’arrêté a été proposé pour prolonger l’accès à la plateforme jusqu’au 31 mars 2024, apportant une lueur d’espoir pour ceux qui n’ont pas encore pu s’inscrire.
### Un changement de ministère et l’incertitude des prolongations
La réorganisation ministérielle récente a ajouté une couche de complexité à la situation. Le portefeuille de l’énergie, auparavant sous l’autorité du ministère de la transition écologique, a été rattaché à Bercy. Cette redirection des responsabilités pourrait influer sur la mise en œuvre des aides, ajoutant au stress des ménages en attente.
Malgré cela, une certaine dynamique a été observée avec une montée des demandes à l’approche de la date limite. “Cela complique les choses”,
note Mme Thiebaut, qui espère une confirmation rapide d’un arrêté pour sécuriser le processus d’attribution des chèques.
La situation actuelle mérite une attention particulière, car la réussite de ce dispositif d’aide est cruciale pour le bien-être des ménages les plus vulnérables. Les autorités sont appelées à réagir rapidement afin de garantir un accès équitable et durable au chèque énergie, tout en surmontant les obstacles rencontrés par les populations ciblées.
Mots-clés: chèque énergie, ménages modestes, aide financière, demandes 2024, accès numérique