Des incertitudes persistent autour de la trajectoire économique de l’Inde, malgré les proclamations optimistes de ses dirigeants. Alors que le premier ministre Narendra Modi et son gouvernement annoncent une montée fulgurante vers le statut de troisième économie mondiale d’ici 2030, la réalité semble moins flamboyante. Pour l’exercice fiscal en cours, la prévision de croissance ne devrait pas dépasser 6,4 %, un chiffre décevant face aux 8,2 % de l’année précédente. Cette situation jette une ombre sur l’avenir de la classe moyenne, qui subit de plein fouet les effets d’une inflation durable.
Le contexte économique indien se présente comme un tableau contrasté. D’une part, le pays est régulièrement cité parmi les leaders de la croissance mondiale et attire l’attention pour son potentiel. D’autre part, les chiffres récents témoignent d’un ralentissement flagrant. Alors que le premier ministre Modi a promis une place parmi les grandes puissances économiques, les projections actuelles laissent présager des défis considérables. En effet, le PIB, qui avait enregistré une belle performance de 8,2 % en 2023-2024, fait face à des attentes révisées pour 2025 s’établissant à seulement 7 %. Il est impératif que l’Inde augmente sa croissance à un minimum de 8 % pour absorber les 10 millions de nouveaux travailleurs qui rejoignent chaque année le marché du travail.
Une vision altérée par la réalité économique
Les chiffres récents sont inquiétants. La croissance a chuté à 5,4 % au deuxième trimestre 2024, marquant le rythme le plus bas observé au cours des sept derniers trimestres. Cette situation alimente des doutes dans l’esprit des investisseurs, déjà préoccupés par l’avenir économique du pays. Le fossé entre les prédictions ambitieuses et les réalités concrètes se creuse, plaçant l’Inde dans une position délicate sur le plan international.
Il est essentiel de considérer l’impact de cette situation sur la classe moyenne, souvent perçue comme le pilier de l’économie indienne. Estimée à environ 570 millions de personnes, cette catégorie de la population représente une diversité de ménages dont les revenus annuels oscillent entre 500 000 et 3 millions de roupies, soit l’équivalent de 5 550 à 33 300 euros. Ce groupe se trouve aujourd’hui confronté à des défis financiers croissants, et sa résilience est mise à l’épreuve par une inflation qui ne cesse de grimper.
Une pression financière croissante
La classe moyenne indienne, face à une inflation persistante qui frôle les 6 %, se voit contrainte de revoir son mode de vie. Les hausses récurrentes des prix, notamment alimentaires, dont l’inflation atteignait 9 % en novembre 2024, pèsent lourdement sur les budgets des ménages. Des facteurs tels qu’une fiscalité sur le revenu accrue et des salaires stagnants accentuent ce malaise. Pour maintes personnes, puiser dans leurs économies ou s’endetter est devenu un choix nécessaire pour traverser cette période difficile.
Perspectives d’avenir en question
En regardant vers l’avenir, l’Inde doit naviguer à travers ces turbulences économiques. Si des réformes structurelles et des politiques économiques appropriées sont mises en œuvre, il est envisageable que le pays retrouve une trajectoire de croissance solide. Néanmoins, cette ambition exige une attention particulière vis-à-vis des défis actuels, notamment une stimulation de la consommation et la création d’emplois plus robustes, indispensables pour soutenir la classe moyenne.
Le chemin vers une économie florissante repose sur la capacité à redresser des indicateurs en berne. En somme, la route est semée d’embûches, mais avec un engagement collectif, l’Inde peut espérer maintenir sa position sur la scène économique mondiale.
Mots-clés: croissance économique, Inde, classe moyenne, inflation, Narendra Modi, PIB, marché du travail