jeudi 21 novembre 2024
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Choc ferroviaire : la SNCF se divise, des milliers en danger !

Le paysage du fret ferroviaire en France s’apprête à vivre un bouleversement majeur avec la dissolution de Fret SNCF, prévue pour le 1er janvier 2025. Ce changement, nécessaire pour éviter une crise financière et une liquidation de l’entreprise, se traduira par la création de deux nouvelles structures : Hexafret pour le transport de marchandises et Technis pour l’entretien des locomotives. Ce processus, entamé sous l’égide de l’État et de la Commission européenne, entraîne des conséquences significatives pour les employés et le secteur.

La décision de scinder Fret SNCF a été motivée par des enjeux économiques critiques et un contexte réglementaire délicat. Après l’ouverture d’une enquête par la Commission européenne sur des aides jugées illégales, le gouvernement français a opté pour un plan de discontinuité. Cette approche vise à limitant les pertes et à maintenir une certaine continuité des opérations, tout en restructurant l’entreprise pour répondre aux exigences du marché actuel. En 2024 déjà, Fret SNCF avait dû céder 20% de son chiffre d’affaires, soit 23 flux de marchandises, à la concurrence internationale.

Un changement structurant pour le fret ferroviaire

Les nouvelles entités Hexafret et Technis seront mises en place pour redynamiser le secteur. Fret SNCF, qui affichait un chiffre d’affaires annuel de 700 millions d’euros et possédait près de 50% du marché, n’a pas pu faire face à la pression concurrentielle croissante. Les promesses de l’État de maintenir les emplois et de transférer les cheminots vers d’autres sections de SNCF atténuent cependant le choc pour le personnel. La SNCF s’est battue aux côtés de l’Etat pour obtenir la discontinuité la plus modérée possible, confie Frédéric Delorme, président de Rail Logistics Europe. Les 500 postes supprimés représentent environ 10% des effectifs, mais aucun licenciement ne sera réalisé.

Un cadre réglementaire contraignant

Ce changement découle d’un besoin urgent de conformité avec les normes de l’Union européenne. De 2005 à 2019, la France a été accusée d’avoir accordé des aides jugées illégales à Fret SNCF, entraînant une enquête qui pèse sur l’avenir de l’entreprise. Clément Beaune, alors ministre délégué aux transports, a choisi de négocier un plan de discontinuité afin d’éviter des complications judiciaires qui auraient pu affaiblir davantage la société. Ainsi, le passage à un modèle de gestion plus segmenté semble être la stratégie la plus prudente pour garantir la pérennité des activités de fret.

Un gentilhomme d’autres défis à relever

À court terme, la disparition de Fret SNCF implique des ajustements nécessaires pour tous les acteurs concernés. Les syndicats de cheminots, alarmés par cette restructuration, ont demandé des rencontres avec la direction pour discuter des mesures d’accompagnement. À terme, la prospect d’une ouverture de capital de Rail Logistics Europe à la fin de 2025 pourrait redéfinir le paysage ferroviaire, mais Frédéric Delorme insiste sur le fait que le groupe SNCF doit rester majoritaire.

Perspectives d’avenir

Malgré les difficultés, Frédéric Delorme reste optimiste sur les nouvelles opportunités qui découleront de cette restructuration. Les conditions sont réunies pour se développer sur le plan économique, assure-t-il. Les nouvelles structures seront en mesure de se réinventer et de s’adapter aux exigences du marché tout en préservant l’essentiel : le savoir-faire français en matière de transport ferroviaire. Là où Fret SNCF a failli, Hexafret et Technis pourraient surfer sur l’innovation et la modernisation.

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