Dans la zone industrielle de Ducos, à Nouméa, le 29 mai 2024, les bureaux endommagés d’une entreprise de location de voitures témoignent des ravages causés par trois semaines d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, l’archipel français du Pacifique Sud. Ces troubles ont frappé durement l’agglomération nouméenne, le poumon économique de l’île. Lors d’une conférence de presse le vendredi 31 mai, le gouvernement local et les acteurs économiques ont dressé un bilan alarmant : plus d’1 milliard d’euros de dégâts, impactant près de 500 entreprises, soit environ 30 % du tissu entrepreneurial néo-calédonien non assuré contre les risques.
La priorité actuelle réside dans le paiement des salaires des employés. De nombreuses entreprises se retrouvent dans l’incapacité de rémunérer leurs équipes suite aux troubles. Mimsy Daly, présidente du Medef NC, alerte sur l’urgence de verser les salaires en ces temps difficiles. Certains entrepreneurs comme Xavier, qui emploie six personnes dans la communication, sont déjà contraints de prendre des décisions cruciales face à une trésorerie qui fond à vue d’œil. La situation est tout aussi précaire pour Alexandre, gérant de sociétés de restauration, dont l’une a été saccagée. La perspective du chômage guette deux tiers de ses salariés, tandis que la baisse d’activité menace l’ensemble du secteur.
Malgré l’annonce d’une aide financière aux PME touchées, la situation reste critique pour de nombreux chefs d’entreprise qui se trouvent dans l’incapacité de faire face aux défis économiques qui se profilent. La reconstruction économique en Nouvelle-Calédonie s’annonce longue et laborieuse, mais l’entraide et la solidarité sont déjà à l’œuvre pour soutenir les entreprises sinistrées.