Le 13 mars 2025, une conférence de presse tenue à Bayonne a mis en lumière les révélations choquantes de violences physiques et sexuelles survenues dans des établissements catholiques du diocèse. Le discours de l’évêque Marc Aillet, aux côtés d’instances de l’enseignement catholique et d’activistes, témoigne d’une initiative visant à aborder ces accusations graves et à encourager les victimes à s’exprimer. Cette rencontre a suscité tant de la honte que de la colère, laissant entrevoir un tournant dans la perception des abus au sein de l’Église.
L’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, a exprimé sa profonde tristesse face à l’éruption médiatique des dénonciations portant sur des abus dans des établissements catholiques, notamment à Notre-Dame de Bétharram. Lors de la conférence de presse, il a affirmé avoir été pris de court par ces allégations, qui lui étaient jusqu’alors inconnues, précisant qu’il en avait pris connaissance par le biais de la presse. Ce revirement marque un moment crucial pour l’Église, qui a souvent été condamnée pour son silence autour des abus.
Des Accusations Accusatrices
Au cours de cette rencontre, Arnaud Gallais, cofondateur du collectif Mouv’Enfants, n’a pas hésité à pointer du doigt l’Église pour son manque de transparence. Il a accusé l’institution de garder ses archives fermées et d’avoir menti sur son niveau d’impliquation dans ces affaires. Selon lui, la communauté savait déjà tout : « Tout le monde savait ici. J’étais dans des petits villages et tout le monde vous dit : ‘Bétharram, tout le monde savait’ », a-t-il déclaré, exprimant ainsi son indignation face à l’inaction présumée des responsables religieux.
Une Réaction de Compassion
Face à l’accusation, Mgr Aillet a reconnu la douleur des victimes et a souligné le besoin pressant de briser ce qui est décrit comme une « omerta généralisée ». L’évêque a ainsi réaffirmé sa solidarité envers ceux qui ont souffert, appelant à une « libération de la parole » qui pourrait apporter guérison et compréhension. Il a insisté sur l’importance de recevoir les témoignages des victimes, affirmant que le diocèse s’efforçait désormais d’ouvrir un dialogue avec elles.
Actions et Perspectives d’Avenir
Dans le cadre de cette initiative, Vincent Destais, directeur diocésain de l’enseignement catholique, a partagé qu’un courrier sera envoyé à tous les chefs d’établissement afin d’encourager les victimes à se manifester et à déposer des plaintes. « Notre sentiment de honte, de souffrance et de compassion » est « collectif », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il était impératif de comprendre la nature des abus pour éviter leur récurrence.
Un Engagement pour la Réparation
Le père Laurent Bacho, responsable de la cellule d’écoute de la congrégation, a exprimé son choc face aux révélations et a souligné l’importance d’une démarche de réparation, décrivant les faits comme « inimaginables ». Bien que des mesures conservatoires aient été imposées, comme l’interdiction pour certains prêtres de continuer à exercer leur ministère, le chemin vers la réconciliation sera long et semé d’embûches.
A l’issue de cette conférence, des voix se sont élevées, notamment celle de Gilles Parent, qui a exprimé un sentiment de satisfaction quant à la possibilité pour les victimes de s’exprimer. Son groupe Facebook, rassemblant des centaines de témoignages, souligne l’ampleur des abus qui se sont produits, et sa demande pour que l’Église prenne la parole semble avoir été entendue, ouvrant la voie à une prise de conscience collective et, espérons-le, à un changement profond dans les mentalités.
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