Une atteinte à la lutte anticorruption en France
Mercredi 27 décembre, au lendemain de la date butoir légale, nulle trace dans le Journal officiel de l’agrément d’Anticor, l’association anticorruption. L’absence de réponse de l’exécutif constitue un refus implicite d’agrément, ce que Elise Van Beneden, présidente de l’association, a qualifié d’entrave à l’action de centaines de bénévoles qui luttent contre les abus de pouvoir en France.
Une décision contestée et ses implications
L’entourage de la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le Quai d’Orsay a endossé la responsabilité de cette décision après la signature, le 23 décembre, d’un décret de déport par Elisabeth Borne. Cette décision, qui intervient après une saga politico-judiciaire, représente une entrave à la lutte anticorruption en France.
Une saga politico-judiciaire
Cet été-là, Anticor demande le renouvellement de son agrément au ministère de la justice. Le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, se déporte trois mois plus tard auprès des services du premier ministre. Le renouvellement de l’agrément est annoncé, par arrêté du premier ministre Jean Castex, le 2 avril 2021, une heure et demie avant la fin du délai. Le soulagement de l’association est de courte durée, puisqu’un ancien adhérent exclu de l’association attaque cette décision. Le 23 juin 2023, le tribunal administratif annule l’agrément, obligeant Anticor à déposer une nouvelle demande.
Mots-clés:
Anticor, lutte anticorruption, Elise Van Beneden, refus d’agrément, justice, président de la République, premier ministre, ministre des Affaires étrangères